Après un premier album sorti en 2005, les italiens de Raintime reviennent avec ce second opus. La production réalisée par Tommy Hansen et l'artwork - un de ses derniers - signé par Matthias Noren sont autant de preuve que le combo a réussi à se tailler une jolie petite réputation au sein de la scène surpeuplée du mélodeath.
Tous les éléments propres au genre sont présents à savoir des guitares incisives et puissantes accompagnées d’une section rythmique qui n’amuse pas la galerie comme pourrait le laisser croire la présence de Michele Colussi à la basse (je sais elle est facile !)… Les claviers du nouveau venu Andrea Corona, comme la bière du même nom, contiennent leur petite touche d’exotisme non pas avec une larme de téquila, mais avec des sonorités assez proches de Jordan Rudess donnant à Raintime des allures métal prog. Cependant, Raintime avec son mélodeath nerveux demeure affilié au leader du mouvement In Flames, à l'image du chant de Claudio Coassin d’ailleurs et plus particulièrement au niveau du chant clair. Témoin, l’entame éponyme dynamique qui augure de bonnes choses pour la suite. Et c’est le cas avec « Rolling Chances » aux riffs toujours aussi nerveux et catchy qui enchaîne sans temps morts sur des titres mélodeath certes basiques mais indéniablement efficaces et notamment « Apeiron », titre phare de ce nouvel album des italiens avec ses riffs et ses blasts énormes.
Malheureusement et comme beaucoup d’albums de ce genre, « Flies & Lies » s’essouffle peu et peu au gré de titres convenus comme « Finally Me » avec ses lignes de chant désuètes que l’on croirait tout droit sorti d’un mauvais single mid-tempo de combo hard FM. Même constat pour la reprise de « Beat It » qui, en dehors de la nouveauté (dispensable) résidant dans le remplacement des lignes de chant de Michael Jackson par des vocaux hurlés, n’apporte strictement rien. Pire, même si le solo mythique d’Eddie Van Halen n’est pas massacré, la version des italiens est bien loin de ne serait-ce qu’effleurer la virtuosité de l’original. Une reprise dont on se serait volontiers passé ! Fort heureusement, par la suite, les italiens reprennent le chemin d’un mélodeath plus traditionnel et de ce fait, entêtant avec notamment des titres comme « Matrioska ».
Une fois de plus, rien de foncièrement nouveau sur la planète mélodeath même si les italiens de Raintime nous laissent une assez bonne impression générale avec ce deuxième essai. Dommage que quelques titres largement dispensables et certains refrains mélodiques convenus ne soutiennent pas la comparaison avec les riffs environnants hautement addictifs.