Il aura fallu tout de même patienter six ans avant que « Bridge » et « Flesh » n’aient un petit frère. C’est chose faite, en cette année 2008, avec ce rejeton portant le doux nom de « North ». Pour écrire l’album, Oliver Philipps, leader d’Everon, aura passé cinq semaines proche des cotes de la mer du nord. Son idée première était de réaliser un opus basé sur les guitares avec quelques claviers et surtout sans orchestrations. Une idée plutôt incongrue mais qui au final aurait pu être salvatrice tant les albums d’Everon se suivent et se ressemblent.
Car « North » est on ne peut plus proche de tous les albums qui ont déjà été faits. Vous y retrouverez exactement ce qui a fait le succès de ce groupe – et ce qui risque d’en faire désormais un handicap pour certains - à savoir un son énorme, des guitares bien amples sur lesquelles se superposent des nappes de clavier, de belles harmonies (parfois à la limite du mielleux), un juste équilibre entre passages acoustiques/épurés, riffs – toujours très softs – et soli, un piano omniprésent, un chant agréable assez neutre et depuis peu, de vrais violons pour apporter un peu plus d’émotion et de noblesse parmi tous ces sons synthétiques. Bref, tout ce que l’amateur de jolies mélodies demande.
Seul problème pour les connaisseurs, tous ces éléments semblent provenir directement des enregistrements que nous concocte Everon depuis quelques années maintenant, à l’exception de « South Of London » qui s’échappe, via des couplets electro originaux et bienvenus, au rouleau compresseur stylistique de son géniteur.
J’arriverai donc assez rapidement à la conclusion en citant Oliver Philipps lui-même qui a laissé cette phrase sur son site officiel : « si vous n’aimez pas les orchestrations ni le piano n’achetez pas d’albums d’Everon ». J’y apporterai une petite touche personnelle en proposant de faire de même si vous suivez la carrière d’Everon depuis le début et que vous commenciez déjà à saturer avec Fantasma ou les albums suivants. Si au contraire, vous découvrez ce groupe via cette chronique, « North » ou n’importe quel autre album d’Everon devrait faire l’affaire et vous procurer de bonnes sensations.