Quand un groupe perd en même temps son batteur, son clavier et son chanteur, ça laisse comme l’ombre d’un doute sur la platine-disque.
Quand ce groupe s’appelle TNT et que le chanteur en question est Tony Harnell, qui évoluait tout de même dans le groupe depuis 1984, ça peut carrément casser les reins et ce même s'il est vrai que ça a toujours bougé chez les Trinitrotoluene’s boys. Alors les survivants se sont assis autour d’une table, ont remplacé les partants en embauchant notamment l’ancien vocaliste de Shy, et se sont dit « tiens si on allait explorer de nouveaux territoires et si on donnait ce nom à notre nouvel album, ce qui tomberait bien puisque "The New Territory" ça fait TNT au final ». Boucle bouclée.
Alors que dire de cet album du nouveau départ, hé bien que c’est un mauvais disque. Oui, je sais, ça tombe dru mais que voulez-vous quand on est face à un tel amoncellement de fautes de goûts, on assume.
Certes, j’aurais pu vous dire qu’au détour de certains titres vous retrouverez des grands noms du Rock. En effet, on pense à Queen avec « June » qui nous plonge dans les 50’s - Les crooners apprécieront, les Hardos moins -, à Aerosmith sur quelques passages d’« Are You Blind » mais que d’ennui, à part peut être les chœurs répétitifs traversés par un solo incisif. On pense aussi aux Beatles avec « Now We’re Talkin’ » qui, coincée entre des attaques de chant façon Aerosmith, des paroles constituées de titres des scarabées et des soli de grattes reprenant des mélodies des mêmes bestioles, est vite usant ou encore à Cheap trick avec le bien bon (si si) « Wild Life ». Mais cela serait juste pour nous accrocher à quelques repères pour ne pas sombrer dans le gouffre musical qui s’ouvre sous nos pieds à l’écoute de cette galette.
Le reste ? Et bien, si vous osez, il faudra vous taper de la Pop niaiseuse avec « Can’t Go On Without », de la ballade qui n’apporte pas grand chose sinon quelques chœurs folks sympathiquement planant (« Milestone River »), et de celle qui saoule car vite répétitive « Fountain Of Love ». Du n’importe quoi désaxé avec « Substitute », mais aussi un titre calamiteusement fracassé par des chœurs d’une niaiserie sans fond et qui avait pourtant un refrain qui tenait à peu prés la route (« Golden Opportunity »). Avec, pour finir, des titres qui inspirent autant qu’un poème humaniste passionne Vladimir Poutine avec « Something Special », « 2 Seconds Away » et « A Constitution ».
Le tableau est noir, c’est un doux euphémisme, mais le pire reste à venir, car l’année suivante enfantera d’une monstruosité. La suite sur ces mêmes ondes la semaine prochaine. Gardez le contact, ça va saigner.