ARTISTE:

MARILLION

(ROYAUME UNI)
TITRE:

HAPPINESS IS THE ROAD

(2008)
LABEL:

RACKET RECORDS

GENRE:

ROCK ATMOSPHERIQUE

TAGS:
Expérimental, FM, Groovy, Happy, Mélancolique, Planant, Planant
""
EL_BIA (17.10.2008)  
5/5
(13) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

Un an et demi après le très attendu mais quelque peu ‘décevant’ "Somewhere Else" (en comparaison à la claque qu’avait été "Marbles"»), voilà que débarque un nouvel album de Marillion ! Il ne s’agit cependant pas d’une surprise, loin de là, car les fans l’attendent déjà impatiemment depuis une longue année, beaucoup d’entre eux l’ayant d’ailleurs précommandé à l’époque, conformément à la ‘politique’ du groupe. Alors, lorsque l’on fait patienter ses fans durant une année entière pour leur servir leur ‘dû’, la qualité du ‘service’ a d’autant plus intérêt d’être à la hauteur… Dès lors, la véritable question est la suivante : "Happiness Is The Road" est-il à la hauteur des espérances, et méritait-il une telle attente ? Plus concrètement, nos chers anglais sont-ils toujours aptes à nous faire rêver, nous faire ressentir ces émotions si difficilement pénétrables, ou encore nous aider à trouver 'a better way of life', comme ils le prétendent eux-mêmes…

Tout d’abord, on notera qu’à l’image de "Marbles", "Happiness Is The Road" est un double album, renfermant pas moins de 19 titres. Néanmoins, il faut savoir que quantité ne rime pas toujours avec qualité… Mais si l’on s’en réfère à "Marbles", il s’agit là plutôt d’un bon signe...

Premièrement, on remarque que le style musical est dans l’ensemble beaucoup moins torturé et complexe qu’un "Marbles", tout en étant plus groovy qu’un "Somewhere Else", se rapprochant dès lors davantage de ce que l’on avait l’habitude d’écouter dans la période 'pré-Marbles', à savoir un rock efficace, émotif, varié et original du fait de la patte si personnelle du groupe. Des titres comme "This Train Is My Life", "Woke Up", "A State Of Mind" (titre rappelant "See It Like A Baby" de par sa rythmique typique de chez Ian Mosley) ou encore "Wathever Is Wrong With You" sont clairement 'groovy' avec des couplets et autres refrains aussi entrainants et accrocheurs les uns que les autres. La patte mélodieuse du groupe se fait sentir, ainsi que son efficacité légendaire.

Mais "Happiness Is The Road" ne se limite pas à cela, ces titres étant seulement une sorte de bouffée d’air frais permettant un équilibre avec le reste… "Mais quel reste ?", me direz-vous. Et bien, cette nouvelle galette de Marillion renferme de multiples facettes qui demanderont beaucoup de temps avant d’être appréciées à leur juste valeur. La bande à Steve Hogarth arrive en effet, comme à son habitude, à ‘décrocher la bonne larme’ à son auditeur, à savoir celle de l’émotion pure et profonde… La mélancolie est de mise, mais également la douceur, la tendresse, la joie, le tout afin de créer une Harmonie parfaite entre les titres. Ainsi "Wrapped Up In Time" dans laquelle un doux clavier aidé par la voix d’Hogarth donne naissance à une ambiance relaxante laissant l’auditeur rêveur avant de s’envoler dans une lente montée en puissance emplie d’espoir ; la courte mais extrêmement efficace "Liquidity" dont la lente rythmique au piano soutenue par une batterie en parfaite adéquation et des notes de guitare posées exactement où il faut déverse une émotion indescriptible mais plus que jamais perceptible ; la douce "Older Than Me" teintée de mélancolie et de tendresse se terminant sur un chœur des plus planants ; ou encore la calme mais dynamique "Throw Me Out" dotée d’arrangements orchestraux et de chœurs saisissants font jaillir une émotion toujours plus forte caractéristique de la musique du groupe, dont la voix de Steve Hogarth au timbre unique est un élément clé.

Tout ceci sans oublier le côté progressif de la formation, qui lui vaut d’ailleurs généralement d’être classée parmi les groupes de Rock Progressif, Marillion tentant pourtant désespérément de rompre avec les ‘étiquettes’ musicales. Ainsi, les trois premiers titres du second album méritent d’être mis en lumière. En effet, "Thunder Fly", qui démarre sur les chapeaux de roue avec une rythmique dynamique et groovy à souhait, se voit subitement contrebalancé par un morceau planant et calme, les deux thèmes alternant tout du long, avant de finir sur un solo de guitare saisissant. Le second titre, "The Man From The Planet Marzipan", qui est selon moi le ‘morceau-tuerie’ de l’album, débute avec une rythmique d’intro plus groovy que jamais, où six petites notes de clavier dotées d’un effet d’écho se voient rejointes par une basse au riff gigantesque, une batterie toujours aussi efficace, et des notes de guitare signées Rothery dont le feeling n’est plus à démontrer… Ce riff débouche sur un refrain planant et puissant avant de tomber dans un break monstrueux où le calme fait rage. Apparait une ligne de chant solennelle sur fond de montée en puissance avant de faire face à une explosion symphonique du plus bel effet terminant le morceau avec un Hogarth des plus dynamiques. "Asylum Satellite #1" a des allures plus que floydiennes, du fait de son doux solo de guitare entamant la musique, se voyant accompagné de nappes de claviers emphatiques. La musique suit une lente progression tout du long, avant de déboucher sur un solo des plus convaincants, Rothery faisant crier sa guitare comme jamais sur une partie instrumentale de près de 4min…

L’album semble pratiquement avoir été complètement décortiqué, mais il reste tout de même le titre éponyme, "Happiness Is The Road", véritable ‘masterpiece’. On a là le "Neverland" de l’album, émotif, puissant, complexe, attrayant, saisissant, et par-dessus tout, MAGIQUE… Un chant aigu et apaisant débute le morceau sur fond de clavier assez solennel. Cette intro dure près de 3min avant de lancer une rythmique accrocheuse dotée d’une basse et d’une guitare lancinantes. La progression du couplet se fait lentement mais sûrement, afin de déboucher sur un refrain tout bonnement gigantesque… La puissance insufflée par Hogarth est tout simplement magique. Le titre continue sur cette rythmique lancinante, de manière toujours aussi dynamique, avant de tomber dans un interlude lançant le thème final de la musique, dans une ambiance des plus prenantes… D’autres titres, comme la déjantée "Essence" à la structure peu commode (du Marillion, quoi !), la solennelle "Especially True" aux allures de "The Last Century For Man", ou encore la planante "Real Tears For Sale", s’avèrent être un de purs moments de bonheur.

On notera au passage le remarquable travail effectué par chaque membre groupe, dont le jeu particulier se trouve être l’essence même de leur musique. Steve Hogarth nous gratifie d’un chant toujours aussi impeccable doté d’un timbre plus émotif que jamais ; Pete Trewavas use majestueusement de sa basse, donnant une véritable âme à la musique ; Steve Rothery, de par son jeu de guitare au son si particulier, arrive à éveiller des émotions enfouies au plus profond de nos entrailles ; Mark Kelly donne à chaque titre une ambiance à part entière avec ses nappes de clavier toujours recherchées ; et Ian Mosley donne le ton avec un jeu de batterie très personnel…

Vous l’aurez compris, "Happiness Is The Road" est un album complet et équilibré, renfermant tout ce que Marillion sait faire de mieux, tout en arrivant à surprendre son auditeur. On est là en présence du digne successeur de "Marbles" qui montre parfaitement que les anglais ne sont pas au bout de leur carrière, et loin de là… En un mot : un chef-d’œuvre .


Plus d'information sur http://www.marillion.com/





LISTE DES PISTES:
01. Dreamy Street (1:59)
02. This Train Is My Life (4:47)
03. Essence (6:25)
04. Wrapped Up In Time (5:03)
05. Liquidity (2:09)
06. Nothing Fills The Hole (3:20)
07. Woke Up (3:37)
08. Trap The Spark (5:39)
09. A State Of Mind (4:30)
10. Happiness Is The Road (10:01)
11. Thunder Fly (6:20)
12. The Man From Planet Marzipan (7:51)
13. Asylum Satellite #1 (9:28)
14. Older Than Me (3:08)
15. Throw Me Out (3:58)
16. Half The World (5:05)
17. Whatever Is Wrong With You (4:13)
18. Especially True (4:34)
19. Real Tears For Sale (7:32)

FORMATION:
Ian Mosley: Batterie
Mark Kelly: Claviers
Pete Trewavas: Basse
Steve Hogarth: Chant / percussion, piano occasionnel
Steve Rothery: Guitares
   
(13) AVIS DES LECTEURS    
DARKPOET
28/01/2013
165
  0 0  
2/5
Encore plus mou que "Marbles"... ce coup-ci il n'y quasiment plus d'interventions lyriques solo guitare/clavier. On est en plein dans de la "Pop-Rock atmosphérique" mielleuse de bon aloi. Pour une sieste de dimanche après midi c'est efficace ! Bon, c'est pas désagréable mais ça ferait presque passer Barclay James Harvest pour du punk !

GUYPAS974
04/05/2011
170
  0 0  
4/5
Très bon double album avec un premier CD qui déroute et structuré parfois comme une longue suite (les morceaux 3 à 8 semblent s'enchaîner en n'en formant qu'un seul), avec les structures de chaque morceau très surprenantes : parfois ça commence par la fin refrain scandé, parfois il y a trois refrains différents et pas de couplets ou vice et versa. C'est l'esprit progressif même sans grands solis. Le final Hapiness is the Road est ambitieux. Attention, 2 mn après un jam énigmatique redémarrage en 12 ième piste pas forcément bien placé!
Le second donne effectivement l'impression d'un fourre tout, pas d'impression de suite, avec 3 premiers morceaux progressifs, une accalmie, et trois morceaux plus directs, genre tubes FM pour terminer. Avec Real Tears for Sale formant néanmoins un bon final (bien que Hapiness is the road aurait dû être le final de l'ensemble des deux CD).

Le son est sympa. "Marbles" est pour moi meilleur, "afraid of sunlight", "somewhere else" et "seasons end" au même niveau, "brave" est en deçà car plus hétérogène.

REALMEAN
07/10/2010
  0 0  
4/5
Happiness en son costume "Essence" est la face lumineuse, mais nuancée, du sombre (et fantastique) Marbles : presque aussi mémorable, dans sa partition - j'irais bien jusqu'à 8,5/10, pratiquement 9.
Rien à jeter sur cette puissante première partie, les titres s'enchaînent et la stupéfaction va grandissante au fur et à mesure que le compteur défile : la galette n'a pas l'intention de faiblir.
Voilà qui pulvérise la prestation du précédent Somewhere Else, ce dernier méritant malgré tout une oreille attentive.

This Train is my life donne le ton, à lui tout seul, il donne envie de découvrir le reste de l'album (pourtant, ce n'est pas toujours une garantie de pérennité avec Marillion !). Essence -éponyme- est tout simplement fabuleux, je ne sais pas quoi dire pour traduire le feeling que véhicule ce morceau.
Wrapped up in time est splendide, c'est une (petite) pièce qui m'emmène au-dessus des nuages. Liquidity n'est pas en reste... et bien trop court ! Ces quelques notes de piano sont géniales, indescriptibles : elles sont de celles qui semblent contenir le monde entier, avec ses mystères, ses joies, ses douleurs, à l'image de cette inoubliable intro ouvrant "The Great gig in the sky"... Pink Floyd, Dark side of the moon, la précision n'était peut-être pas nécessaire ;-)

Attention, milieu de galette en vue... va-t-on retomber dans les méandres incertains d'un .com, Radiation, Afraid ou autre étrange engin ?
Eh bien non, cette fois Marillion n'a pas "rempli le trou avec du vide", comme pourrait le signifier ce Nothing fills the Hole : une savoureuse petite récréation. Suivie de Woke Up, au caractère bien affirmé. On en prend plein les oreilles !... positivement, s'entend.
Je m'apprête à déposer les armes et à signer l'accession de Happiness au rang des Guiness de Marillion, et voilà que Trap the Spark enfonce le clou... Un "Essence" bis, ou presque ! en tout cas, un vrai régal.
Seule la 9ème plage, A State of Mind, n'est pas tout à fait à la hauteur de la galette ; et dire qu'il y a eu des albums où l'on a cherché le (rare) bon grain dans l'ivraie !

Enfin, conclusion sous forme d'éponyme principal, et la magie continue... "Happiness..." n'est peut-être pas la meilleure partition du groupe dans le genre, mais elle décroche une belle place dans le haut du pavé. Voilà une pièce où j'adhère quasi totalement à l'entrée en matière... et au développement.
A noter au passage, le morceau nous refait le coup de This Strange Engine (éponyme aussi, tiens !): le fameux titre caché... Mais là où l'engin bizarre avait le toupet de nous servir 15 minutes de silence pour quelques secondes de rire (à l'intérêt douteux) en guise de clôture, Happiness a le tact de limiter le no man's land auditif à 2 minutes, lequel est suivi d'un final fort sympathique, sous forme de crescendo; pas déplaisant, et même très beau.

Qu'il est loin, Marillion.com !

S'agissant de "The Hard Shoulder", que dire ? pas grand chose dans l'immédiat. Je m'abstiendrai d'évaluer cette seconde partie, car j'y suis resté dans l'ensemble assez hermétique. C'est comme si, pour moi, Marillion avait concentré la quintessence du projet dans la première partie (d'où son nom ! ;-) ), et réservé la seconde pour une séance défoulatoire de squash musical.
Ou alors, il me manque un certain temps d'écoute et d'assimilation. Mais là, ça commence à faire long.

En attendant, je réduis ma conception du projet Happiness à la considération quasi exclusive de la première galette, véritablement superbe, et là, c'est l'accès à mon podium Marillionien (en période Hogarth):
1er - Brave
2ème - Marbles
3ème - Happiness is the road

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3.9/5 (27 avis)
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