Silent Call est un groupe suédois de Metal Melodique, dont l'origine remonte au début des années 90, suite à la rencontre de Daniel Ekholm et de Patrik Ulfström. Si vous n’avez jamais entendu parler de ce groupe dont la formation est pourtant antérieure à celle de leurs compatriotes de Pain Of Salvation, rassurez-vous, vous n’êtes pas complètement à la masse. En effet, à l’exception d’une démo en 2007, ce groupe commet ici son premier méfait.
Ne vous méprenez pas, l’allusion à Pain of Salvation était totalement innocente et la musique présentée ici n’a que peu de rapport avec celle du gang de Gildenlow. La première offrande des suédois se rapproche plus d’un Metal Mélodique simple et entraînant. En cela, l’introduction par "My Way, My Time" nous plonge assez bien dans l’ambiance avec un riff bien serré, survolé par d’agréables touches de claviers. Le titre qui semble excellent dans un premier temps est vite sabordé par un refrain convenu et niais au possible.
Rien que sur ce premier titre on peut remarquer quelques caractéristiques qui seront redondantes sur l’album. Alors ne nous gênons pas et énumérons. Premièrement le jeu des instrumentistes est plutôt bien rodé, il faut le souligner. En effet, si le groupe est vieux, le line up a bougé, et c’est donc un groupe fort bien en place pour le temps qu’ils ont passé ensemble que nous entendons jouer. Citons arbitrairement le guitariste, dont les interventions solistes sont précises et inspirées (sur "Outcast", entre autres) avec un son toujours propre et un jeu qui évite les répétitions. Deux invités sont présents, notamment Daniel Flores, batteur de Mind’s Eye. Le claviériste est efficace même si les sons choisis rajoutent énormément au kitsch de l’affaire.
Car kitsch il y a, et c’est la suite de mon énumération. L’impression de déjà entendu à l’écoute du premier titre se renforce malheureusement sur les suivants, le point culminant étant atteint sur le lymphatique "Hold On", dans lequel le groupe tente de gagner en profondeur sur les refrains à grand renforts de claviers indigestes et de chœurs. Les morceaux peinent à démarrer à l’image de "Can’t Breath", ou l’on retient sa respiration sur un morceau qui part bien et qui retombe aussi sec. Le chant est mal produit et semble sans consistance, sans saveur (réécoutez donc le dernier titre). C’est lent, c’est gluant.
Contrairement à ce qu’il est possible de penser au vu des lignes ci-dessus, tout n’est pas mauvais. L’enchainement "Fallen" - "Rise" retiendra notamment l’attention avec un piano entrainant et un démarrage en fanfare. La mise en avant des claviers est la clé de ces bon moments, comme le confirme "Behold My Dreams", qui fait presque penser à Nightwish sur l’intro (avec des amplis moitié moins puissant). Dès que le clavier a un rôle mélodique prépondérant, la musique de Silent Call sonne, et sonne même plutôt bien. Le reste du temps, on doit supporter la soupe synthétique qui recouvre les compositions.
Il est impossible de mettre une mauvaise note à cet album, car il est d'une facture objectivement correcte. Seulement, il contient trop peu d’arguments pour tenir l’auditeur en éveil. A moins d’être féru de Metal Mélodique, et parfois même dans ce cas, ce disque vous inspirera sans doute un grand ennui.