Je pense n'apprendre rien à personne ici en rappelant que la musique et les arts en général sont de formidables vecteurs pour qui se sent une âme de philanthrope ou qui aime à utiliser généreusement le symbolisme dans ce qu'il a à exprimer.
Si j'en crois ce que j'ai pu lire de ci de là au sujet de Robert Bériau, l'homme saute à pieds joints dans ces deux possibilités que lui offre son art.
En matière de philanthropie, il met son talent au service de la prévention contre la violence faite aux femmes ainsi que pour l'accueil des sans-abris en reversant une part des ventes pour ces deux causes.
Concernant le symbolisme, l'objet qui nous est présenté ici comprend deux faces pour mieux exprimer "les deux facettes derrière chaque geste que nous faisons ou chaque problème que nous posons". Je précise d'ailleurs que si je ne suis pas désespérément opaque au symbolisme, le sens profond de cette dernière phrase m'échappe tout de même quelque peu et ajoute au sentiment de doute dans lequel cet album m'a plongé.
Enfin, en toute logique, Robert Bériau nous propose ici un album déroulant un thème fort : la pauvreté, la violence et notre inaction devant ces fléaux.
Bon, d'accord, c'est bien joli tout cela mais encore faut-il avoir les moyens de capter l'attention de son public pour le sensibiliser à ces sujets. Et c'est là que notre musicien déçoit quelque peu.
Sa musique, se voulant à mon avis un rock progressif assez sombre tirant ses racines dans Van Der Graaf Generator et Pink Floyd, se révèle d'une telle froideur à mes yeux qu'il m'a été impossible de ressentir le moindre intérêt pour cet album. C'est lent et d'une froideur chirurgicale, tant dans la composition que dans la production.
Même mes multiples écoutes ne m'ont même pas permis de déceler un morceau qui sortirait plus du lôt que les autres, sorte de joker qui justifierait tout de même que l'on s'y attarde.
Non, rien, et ce n'est pas le fait de s'entourer de ce qu'il appelle lui-même d'"excellents musiciens" qui amène la moindre étincelle d'intérêt au long de ces longues, trop longues 60 minutes.
Définitivement, la cause est bonne, l'intention est belle, les musiciens sont effectivement d'un niveau technique honorable mais il faut se rendre à l'évidence : le résultat n'est pas à la hauteur de ce que j'attends en matière de musique. Si le geste politique peut justifier l'achât de cet album, je doute que la passion musicale le justifie autant.