Avec sa belle couverture signée Kim Poor (Mme Hackett), le nouvel album de Steve Hackett fait belle impression. Un souvenir, celui de l'époque où le ténébreux artiste composait ses premiers albums, gris et chauds comme la campagne britannique. L'ex-guitariste de Genesis est-il toujours en course ?
Affirmatif. "To watch the storms" est un album mature, plein d'une inspiration parfaitement maîtrisée, et d'une originalité sans faille. Avec une équipe brillante de joueurs d'instruments à vent et divers outils sonores (dont John Hackett et Ian McDonald), Steve Hackett sait dessiner en contrastes l'univers tendre et torturé qui l'habite.
"Strutton Ground", pièce accoustique, la plus genesisante de l'album. Du délire aliénatoire et inclassable avec "Circus of Becoming", et surtout le déjanté "The Devil is an Englishman". Un disque définitivement britton, comme on l'aime, aux accents de Monty Python, le meilleur de l'esprit de son ancien groupe habite encore, et même mieux, ce guitariste hors-normes.
Emotion, sensibilité légendaire du compositeur dans "Frozen Statues", "Rebecca" ou "This World", et tentatives métalliques noires avec "Mechanical Bride". "To watch the storm" est un album étonnant tant il est complet, équilibré, et puissamment séduisant.
Pour finir, un petit "Serpentine Song". Qui a dit "ça ressemble à Horizon's" ? C'est du Steve Hackett, plus que jamais actuel, serein, et plein de belles idées.