Quand j’ai jeté un premier coup d’œil sur la pochette de cette galette, j’avoue avoir pris peur ! Ces sosies de Mötley Crüe avaient l’air trop méchants dans leur tenue de Poison. Mais non, je rigole, j’ai tout juste joué au jeu des sept clichés du glam rock... Et j’ai gagné, ils y sont tous !
Bon, trêve de bavardage sur l’emballage et le plumage, jetons une oreille sur le ramage. Là aussi, tous les mauvais clichés du glam sont réunis avec un chant hargneux, des mélodies faciles, des paroles stupides, des chœurs cul cul la praline, des riffs bien gras, des rythmes emballés, et une ballade pourrie (« No Forever »). On y ajoute aussi une petite touche, voulue ou non, de punkitude, de bordel enjoué, mais ça, ce n’est finalement pas si désagréable.
La bande est emmenée au galop par le chanteur, Swan, assez excité dans le genre. S’il a un bon accent (les gars sont de Grenoble), sa voix est assez particulière. Au mieux, il peut faire penser à Aldo Nova (« Innocent Rosie »). Au pire, euh, je crois que je n’ai jamais entendu pire (« Kill em all », …), un véritable chant du cygne ! Et pourtant, un peu de déviance aurait pu ajouter au côté méchant et donner une note savoureuse à certains morceaux. Mais là, il dérape un peu trop souvent à mon goût. En tout cas, son registre est large et cela peut laisser croire en une amélioration future.
Tout ce qui est vocal est d’ailleurs un peu bancal sur cette galette. Les chœurs sont en effet souvent à la limite du nunuche, peu originaux, et nous mènent régulièrement au bord de la crise de nerf. C’est dommage, car ils couvrent presque systématiquement les qualités des morceaux comme « Rock Your City », « True Girls Are Sixteen », « Rock’n Roll Is Dead… », et d’autres encore. Car oui, il y a des qualités !
Le top du bon, c’est le guitariste, à l’aise dans les soli, solide dans les riffs; il ne lui manque qu’un peu de personnalité qui viendra sans doute s'il peut s'émanciper de ses influences. Le son est également très bon, et la section rythmique n’est pas mal non plus, assurant le train d’enfer sans faiblesse.
Tout n’est donc pas à jeter, loin de là, mais dans presque chaque titre, le raté côtoie le bon. On retiendra quand même les mélodies sympas à reprendre en choeur aux concerts de « Rock In The City » , « Nasty », ou « Innocent Rosie » qui ouvrent l’album. Et puis aussi les rythmes bien ficelés, comme sur « License To Thrill » ou « Rockstars Don’t Go To Jail » pas trop gachés par les choeurs. Enfin, un superbe titre « Party 'n War », plus métal, avec des effets sonores sympas. Allez les gars, c’est peut-être dans cette direction qu’il faut foncer !
Mon fils de 13 ans a écouté quelques mesures de cet album... Plutôt fan de Tunisiano que de Tokyo Poubelle (c’est pas de moi, c’est de lui ;-), il avait l’air d’apprécier. Si les Black Rain pouvaient m’aider à le remettre dans le droit chemin, je leur en serais reconnaissant éternellement. En attendant confirmation, je leur donne la moyenne et un point supplémentaire d’encouragement pour « Party 'n War »!