Une fois de plus, Music Waves est allé dégoter pour vous un des ces jeunes groupes aussi talentueux qu’inconnus, qui tentent de se faire un nom sur la toile. Aujourd’hui c’est d’une formation allemande « The Nuri » dont nous allons parler. Classé bien souvent et peut être un peu trop rapidement dans la catégorie « Rock Alternatif », The Nuri représente à mon avis un très bon compromis entre Rock, Hard Rock et Progressif.
Débutant par un titre rock éponyme bien enlevé et très vif, « Masquerade » nous entraîne dans un univers dans lequel se côtoient de très nombreuses influences très bien assimilées. Se basant sur un format musical couplet/refrain assez convenu de moins de quatre minutes et un chant féminin assez quelconque mais parfaitement adapté, « The Nuri » a la particularité de se démarquer par un travail de composition un peu plus évolué qu’à l’accoutumé. En effet, la majorité des titres jouent sur les alternances d’ambiances et chaque titre propose toujours une ou deux originalités au niveau des sonorités ou des constructions permettant de sortir des schémas traditionnels.
Ainsi, « Left back in a box » voit une rythmique tantôt hachée, tantôt rugueuse basculant vers des refrains popisants caractérisés par un piano très véloce. La petite originalité vient d’une rapide montée en puissance dans laquelle riffs nerveux se mélangent à un synthé très 80’s. Autre exemple avec « The Morning », titre très power pop à la « Archive » débutant par une alternance de parties intimistes épurées et d’explosions sonores et s’achevant par un extraordinaire et inattendu final mélancolique, aux nappes de synthé grandiloquentes.
Durant tout l’album, « The Nuri » s’efforcera ainsi de proposer des morceaux faciles d’accès mais au contenu suffisamment varié pour ne pas tomber dans l’ennui. A l’image de « A Natural Difference » qui alterne refrains bien amples aux gros riffs proche du métal atmosphérique et couplets assez légers, de « Time Is Now » avec sa rythmique très appuyée et son piano omniprésent ou encore « Reality Circus » et ses couplets faisant la part belle à un piano ultra groovy pouvant faire penser à Alias Eye.
Un élément pourra peut être surprendre certains d’entre vous… Il s’agit du volume de la voix très souvent au même niveau que celui les instruments. Voulu ou non, le résultat s’avère intéressant car en devenant élément accompagnateur et non soliste, le chant apporte une dimension émotionnelle supplémentaire à certains passages.
Tout en restant excessivement abordable et loin des standards du progressif, « Masquerade » s’inscrit pourtant clairement dans ce mouvement, de part ses constructions recherchées et sa volonté de sortir des schémas classiques. Avec ce premier album d’une très grand maturité, facile d’accès et toujours attractif après plusieurs écoutes, « The Nuri » devrait facilement trouver son public et passer du statut d’inconnu à potentielle révélation.