« Immortal » est le quatrième album des suédois de « Cryonic Temple ». Derrière ce nom se cache une formation qui a déjà plus de 10 ans de carrière et deux albums à son actif. Depuis ses débuts, le groupe propose un power métal mélodique assez classique, très allemand dans l’esprit, jamais loin des références du genre que sont Gamma Ray ou Helloween.
« In the power », sorti en 2005, avait montré un ensemble en progrès après des débuts hésitants et ce, malgré un chanteur qui forçait un peu sur les aigus. Depuis cette sortie, le groupe a beaucoup évolué et du line up de l’époque ne subsistent que les deux guitaristes, Leif Collin et Esa Ahnoen. Autour d’eux, une certaine instabilité a régné avec l’arrivée notamment d’un bassiste et d’un batteur en 2007 qui ont été presque instantanément remplacés. Et surtout un nouveau chanteur s’est imposé en la personne de Magnus Thurin. Ce dernier, qui a évolué dans Mindscape, est d’un d’excellent niveau, un cran au dessus de son prédécesseur, rappelant souvent Michael Kiske (Helloween) avec un aspect plus typé hard rock. C’est donc un groupe plutôt ambitieux et très désireux de percer enfin sur la scène power métal mélodique internationale qui nous offre son cru 2008.
Dès les premiers contacts, une certitude est acquise. Si changement il y a eu au niveau des protagonistes, la musique n’a quant à elle guère évoluée. « Cryonic Temple » se complait donc toujours dans un power métal mélodique musclé.
Avec le titre éponyme d’ouverture, « Immortal » débute de la meilleure des façons. Puissant et mélodique, soutenu par un refrain très efficace et offrant de bons soli bien dans la tradition du genre, ce morceau se permet même de surprendre avec un break tout en nuance, chose assez inhabituelle pour le genre. Le titre suivant « Standing Tall » poursuit sur cette excellente lancée. Epique, très speed et agrémenté de chœurs guerriers sur le refrain, il s’inscrit dans l’esprit des débuts d’Helloween et présente un Thurin très à l’aise dans ce style, se permettant même de rajouter une petite touche plus hard rappelant un peu Tony Martin (Black Sabbath).
Malheureusement, la suite n’est pas aussi attrayante. Cryonic Temple tourne en rond en ne s’éloignant jamais d’une recette speed métal trop souvent suivie. Il l’applique certes avec un talent certain mais n’apporte rien de bien neuf à l’image d’un « Where sadness never rests », titre bien travaillé qui sur ses 6 minutes fait penser à Edguy, Hammerfall ou Helloween, mais jamais à ses auteurs. On retrouve ce problème par la suite avec un « Beg me » bien trop classique ou sur un « Freedom calling » sans imagination, qui speede dans tous les sens, rappelant, comme son nom l’indique, un peu trop Freedom Call.
Il faut en fait attendre la toute fin d’album et ses deux très courts titres pour retrouver un peu de fraîcheur. D’abord avec un très bon « All I sleep » qui rappelle un peu les titres lents de Nevermore puis avec « Departure », un instrumental joué à la guitare acoustique qui soulage après la déferlante de compositions speed.
Si l’arrivée de Thurin s’avère donc positive, le disque bénéficie en outre d’une bonne production, puissante et claire, qui met en valeur la musique et les titres. Ce détail est assez appréciable dans un genre où le son a souvent tendance à être laissé de côté. Il est donc vraiment dommage que Cryonic Temple se soit contenté, après un début prometteur, de nous vendre à l’instar d’un Iron Fire ou d’un Heavenly, un album de heavy speed dans la moyenne de ce que l’on peut trouver dans le commerce. Un album aussi vite écouté qu’oublié…