Après la consécration via l’album "1984", un changement de chanteur réussi avec un album qui se sera bien vendu ("5150"), Van Halen continue sur lancée, bien décidé à profiter au maximum de son succès. Sort ainsi « OU812 » en 1988, dédié au père d’Eddie et Alex décédé en décembre de l’année précédente.
Plusieurs légendes circulent concernant le titre de cet album. Certains pensent qu’il s’agit de l’acronyme de « « Oh you ate one too » en réponse au premier effort solo de David Lee Roth portant le nom de « Eat 'Em And Smile ». D’autres qu’il s’agit d’une référence à une série américaine de la fin des années 70, Taxi, dans laquelle étaient écrits ces mêmes caractères sur un des murs du garage – version plus ou moins officielle.
L’album débute de la meilleure des façons par un « Mine All Mine » classique mais vif, mélangeant habilement synthés et guitares, avec la petite cassure habituelle et le fameux solo du milieu. S’ensuit la gentille ballade « When It’s Love », qui certes devait faire son petit effet à l’époque. Et puis… Et puis pas grand-chose…
Sans aller jusqu’à dire que les titres suivants sont sans intérêt, leur impact émotionnel n’a pas de réelle équivalence avec les tubes qui parsemaient leur album de référence, 1984. Le premier hit de l’époque « Feel So Good » a pris un sérieux coup de vieux avec ses synthés « Bontampi » et ses choeurs un tantinet niaiseux et l’autre hit « Black And Blue » apparaît bien fade. En outre, le rythme se ralentit dès la sixième piste – à l’exception d’une « Sucker In A 3 Piece » basique au possible - pour finir sur un blues rock de bar très moyen clôturant ainsi de la plus mauvaise des manières un disque déjà passablement mou. (A noter que le track-listing sera d’ailleurs remanié sur les rééditions des CD des années suivantes.)
Dans la continuité des albums précédents, « OU812 » ne restera pas dans les annales pour son originalité. Ayant adopté une vitesse de croisière, Van Halen se repose donc sur ses acquis et propose ainsi un album au fond et à la forme – des années 80 - typique du groupe dans lequel manquent la fougue et l’envie qui caractérisaient ses membres.