Deuxième DVD pour Paradise Lost, « The Anatomy Of Melancholy » a été filmé le 12 avril 2007 à Londres au Koko club lors d’un concert exceptionnel précédant la sortie de son nouvel album, « In Requiem ». Cette prestation était l’occasion pour Paradise Lost de lancer les festivités afin de fêter les 20 ans de sa création.
La formation n’a pas lésiné sur les moyens, proposant une piste de son 5.1 de bonne qualité et en faisant fait appel à Paul Green et Dash productions qui avaient déjà fait de l’excellent travail pour Opeth ainsi qu’à Jens Bogren au mixage, ce dernier ayant travaillé pour Katatonia et Amon Amarth.
Si le rendu sonore est parfait, la vidéo l’est tout autant avec un grand nombre de caméras permettant de bien vivre le show. Le montage a eu la bonne idée de ne pas tomber dans l’excès en évitant les changements de plan toutes les dix secondes comme certains ont pu le faire ces dernières années.
Si Paradise Lost n’a jamais été un groupe très exubérant dans le cadre du live, il dégage cependant une bonne énergie, aidé en cela par un public nombreux et très motivé. Le seul reproche vient de l’emploi en nombre de samples pour beaucoup de titres nuisant un peu l’authenticité et la spontanéité du propos. Le groupe a certes voulu coller le plus possible aux versions studios mais ce n’était peut être pas la meilleure solution. Hormis ce détail, il n’y a rien à redire sur la qualité du concert et de l’interprétation.
Musicalement, le groupe fait un tour d’horizon quasiment complet de toute sa carrière en évitant simplement le premier album, trop typé death métal et assez faible dans son ensemble. Chaque album depuis Gothic est donc justement représenté du long des 20 titres proposés, avec en moyenne deux extraits par disque. Il est à noter que les albums contestés que sont « Host » et « Believe in nothing », se trouvent contre toute attente représentés avec un extrait pour chacun d’eux.
Ce balayage de la carrière de Paradise Lost qui, soulignons-le, ne se fait pas chronologiquement, débute par un titre que le public a eu la chance de découvrir lors du concert. En effet « The Enemy », rappelant grandement l’époque « Draconian Times » par son aspect assez épique et gothique, est tiré de l’album « In Requiem ». Les trois morceaux suivants que sont « Grey », « Erased » et « Red shift » entament alors le long retour dans le passé.
Et c’est avec un immense plaisir que l’on se replonge dans la discographie de Paradise Lost. Des titres comme « Gothic » et « Eternal », tout deux extraits de « Gothic » passent parfaitement bien en concert même si Nick Holmes ne chante plus du tout comme en 1991. Le premier a été d’ailleurs largement retravaillé pour l’occasion pour y gommer les aspects death metal. Il en va de même pour « As I Die » qui est toujours joué aujourd’hui et « Pity the sadness », extrait lui aussi de « Shades of God », étant tous deux d’excellents titres bien rentre dedans.
Citons encore « True Belief », extrait de Icon, véritable tube en puissance grâce à un excellent refrain dans une veine assez heavy du meilleur effet, « Embers fire » qui passe toujours aussi bien le cap de la scène dans un style un peu plus gothique et plus lent, « The last time » tiré de « Draconian Times », sans doute le titre le plus accessible et commercial que le groupe ait fait à cette époque avec son riff assez simple et son refrain facile à assimiler ou encore l’éternel « Forever failure » et son sample introductif de Charles Manson à glacer le sang.
« One second » n’a pas été oublié avec le titre éponyme et sa très belle introduction au piano et son chant toujours parfaitement maîtrisé, Nick Holmes se montrant très à l’aise dans ce style plus posé et « Say just words », le deuxième single du disque qui sert généralement à clôturer les concerts du groupe, parfait mélange des deux époques de Paradise Lost, à la foi heavy et légèrement électronique.
Il est bien sur impossible de passer sous silence la rareté de ce DVD qu’est « weetness », paru sur le single « Seals the sense » en 1994. Ce titre, bien plus qu’une face B, mérite amplement d’être remis à l’honneur tant il est de bonne qualité, dans la lignée musicale de « Icon » sur lequel il aurait mérité de figurer.
En plus du concert, le groupe propose un deuxième DVD avec le contenu habituel pour ce genre de prestation, à savoir un documentaire sur la vie en tournée, des clips et une traditionnelle interview. Il existe plusieurs éditions de ce DVD, dont une qui inclut la version audio du concert dans un splendide packaging aux très belles illustrations.
Ce DVD est donc un excellent cru car il retrace parfaitement la carrière de cette formation qui n’en a jamais fait qu’à sa tête pour le plus grand bonheur de ses fans et il s’avère aussi une très bonne porte d’entrée pour découvrir ce groupe hors norme.