C’est après quelques démos, que le groupe finlandais Kivimetsan Druidi (qui veut dire Druide de la Forêt de Pierre) arrive, signé par Century Media, avec un album sous le bras. Sous le bras, c’est bien là qu’il faut le mettre, pour cacher une pochette qui pourrait concourir aux olympiades de la plus hideuse. Ce n’est même pas du mauvais goût, c’est simplement moche ! Bon si l’habit ne fait pas le moine, voyons voir s’il fait le druide!
Le premier titre plante le décor. Après une belle intro très - trop - classique, sensée nous plonger dans la froideur et la noirceur des forêts du Nord, l’album démarre véritablement avec « Blacksmith ». Intro black, vocaux growl, passage folk tendance gigue un peu ridicule, voix féminine soprano peu expressive couplée aux vocaux gutturaux réussis, puis changement de rythme, qui se pose sur de beaux claviers planants, tout y passe... On pense à Fintroll, à Trail of Tears, à Moonsorrow, à Korpiklaani. Ca part donc un peu dans tous les sens !
Et le reste de l’album aussi ! Indéniablement, une de ses qualités, c’est la variété ! Outre le chant, qui passe sans encombre de l’anglais au finlandais, mais aussi du féminin au masculin, on y trouve des moments épiques comme sur « Jässâ Varttunut » ou « Korpin Laulu », des titres plus mélodieux lorgnant vers Nightwish comme « Pedon Loitsu » ou « Burden », ou encore des plages bien marquées par le black comme « Mustan Valtilkan Aika ».
Mais hélas, il y a aussi pas mal de défauts, en particulier le chant de Leeni-Maria Hovila qui est présent sur tous les morceaux et qui manque terriblement de charisme, de chaleur et d‘émotion. On me dira qu’il se veut froid et distant... A mon avis, il est tout simplement trop souvent insipide, voire énervant. Musicalement, ce n’est pas parfait non plus. Certains passages, de claviers notamment, sont trop appuyés ou manquent d’inspiration, comme, par exemple, sur « Korpin Laulu ». En fait, le groupe ne manque pas de bonne volonté, mais il est sans doute trop appliqué. De plus, les compositions sont parfois trop décousues. Il vaut mieux peaufiner quelques bonnes idées que de nous les servir toutes en vrac.
Moins black que Moonsorrow, moins folk que Korpiklaani, moins gothique que Sirenia et moins lyrique que Nightwish, il n’est pas évident de trouver ce que Kivimetsan Druidi apporte de plus. Peut-être le cocktail de ces influences car il est vrai qu'il dégage une certaine personnalité. Mais pour cela, il faudrait que la « sauce du cocktail » prenne, et ce n’est que trop rarement le cas. Elle prendra peut-être sur scène, ils sont en tournée en France durant le mois de Novembre !