Tout le monde se souvient généralement avec émotion du premier CD qu'il a écouté. Certains ont découvert la musique sur un album des Beatles, d'autres sont tombés dans le bain pendant l'ère du Heavy Metal. Pour ma part, je reconnais avoir eu droit à un morceau de choix en tombant fortuitement sur le Jazz de Queen. De jazz, cet album n'en aura au final que le nom puisque l'ensemble prête plutôt à penser à du bon rock " couinesque " teinté de pop.
Arrivé en 1978, Jazz a la tâche extrêmement difficile, voire impossible de succéder aux monstres sacrés que sont A Night at The Opera, Day at The Races et News of The World; 3 albums dont le succès retentissant fait que l'on parle toujours de Queen aujourd'hui comme l'un des plus grands groupes de tous les temps. Il en faudra plus pour intimider nos 4 musiciens.
Mieux encore, c'est sur un Mustapha déroutant que le groupe s'amuse à surprendre son monde. Ils y développent une mélodie arabisante sur laquelle Mercury vient y poser sa voix inimitable avec des paroles on ne peut plus basiques (Mustapha Mustapha ... Mustapha Ibrahim). Notons ensuite le tube que fut Fat Bottomed Girls, morceau aux paroles provocatrices (Ces filles au gros cul vont rouler aujourd'hui, alors regardez-moi ces beautés, oh yeah), aux guitares bien pesantes et à la rythmique hard-rock/blues classique parmi les standards du groupe.
Ensuite, c'est le moment de l'émotion et du recueillement sur Jealousy. Composition au piano comme seul Mercury savait les faire, la chanson est le pendant jazzien de Love of My Life sur l'album blanc de 1975.
Citons encore pour la forme le non-moins célèbre Bicycle Race dont le clip est dans la lignée de Fat Bottomed Girls en montrant 65 femmes nues participant à une course de vélo (le magasin qui avait prêté les vélos pour l'enregistrement aurait exigé le paiement des selles par le groupe). Et enfin, notons le morceau Don't Stop Me Now qui boucle la boucle avec une certaine efficacité.
Finalement, Jazz est un simple mélange entre les sonorités que le groupe produira dans les années '80 (The Game, Hot Space, ...) et les amours de jeunesse de la reine que sont le hard-rock et le lyrisme délirant " Mercurien ". Sa sortie aura peut-être fait moins de bruit que ses illustres prédécesseurs (encore que...) mais son contenu vaut tout de même le détour.