Comme le disait récemment mon compère Tonyb dans sa chronique de leur album Fleishwerk, sorti en 2005, Orange Electric reprend, quelques trente années après, la recette géniale du Krautrock en mêlant habilement musique électronique et psychédélisme avec pour but principal la transe.
Il est vrai que si dans la démarche on peut reprocher une certaine récupération d'un style inventé par d'autres, il est permis également de prendre cette musique pour ce qu'elle offre et voir si, oui ou non, la sensation est là.
Personnellement, LE groupe qui représente pour moi le Krautrock reste Amon Düül (I et II) et c'est avec un plaisir non dissimulé que je retrouve les relents de cette musique chez Electric Orange.
Dès le premier morceau, le ton est posé : introduction sur fond d'ambiance de cirque ou de fête foraine, au choix, puis c'est parti pour 6 minutes de musique ultra-répétitive, essentiellement rythmique, qui ne manquera pas de stresser les accros à la musique mélodique que je défie personnellement de tenir jusqu'au bout.
Et comme le précisait Tonyb le mois dernier, Electric Orange pousse la démarche jusqu'au bout en alignant durant plus d'une heure des morceaux construits dans le même esprit : noirceur, répétitivité, production parfois "sale" pour accentuer l'aspect sombre et kraut.
L'ambiance ainsi posée, qu'en est-il de la qualité générale ?
Eh bien, sur ce plan, le constat est clair : ce groupe constitue une relève extrêmement honorable dans le style et, si certains morceaux sortent réellement du lot, cet album reste extrêmement cohérent et d'une très bonne qualité dans son ensemble.
Ainsi, "Morbus", avec son thème caractéristique et sa voix parlée en allemand, typiques du genre, ou le psychédélisme de "Wald", sont les morceaux qui, par leur qualité supérieure, vous aideront certainement à entrer dans l'univers d'Electric Orange par la grande porte.
Réfractaires au genre, ne perdez pas votre temps, ce n'est pas cette formation qui vous convertira.
Quant aux nostalgiques de cette époque et de ce courant, je leur conseille de remettre leurs pattes d'éph', de soigner la coiffure ébouriffée et de sauter avec moi dans la machine à remonter le temps, il reste encore quelques places.