Voici un grand disque oublié, par un grand groupe oublié. Enfin presque. Tout le monde se gargarise de connaître Procol Harum quand il a entendu "A whiter shade of pale". Mais qui se souvient de ce second album qui, en 1968, était déjà du rock progressif pur, alors que Yes et Pink Floyd en étaient alors à de pauvres coups d'essais ?
"Shine on brightly", c'est la quintessence du son Procol Harum. Guitare qui déchire, piano qui classicise, chant qui brûle, et surtout, surtout, plus que tout, un orgue Hammond extraordinaire, divin, inoubliable. Dès le début du disque, avec "Quite Rightly So" et ses accords d'Hammond plaqués. Et tout continue en quelques chansons contrastées, témoignant de toutes les possibilités de ce groupe aux talents bien plus nombreux qu'on ne pourrait le croire.
Et puis vient le moment du grand morceau, le titre légendaire de Procol Harum, repris bien plus tard par Transatlantic : "In held 'twas in I". Une belle gifle pour tous ceux qui croyaient que les groupes de prog' les plus connus furent les premier à faire des chansons dépassant les 6 minutes. Car "In held 'twas in I", ce sont 17 minutes divisées en 5 sous-parties. De l'orgue et du clavecin pour le baroque, des choeurs pour le grandiose, de la musique de cirque pour l'ironie malsaine, et de la guitare pour la dureté agressive. "In held 'twas in I" est un morceau de référence du prog', et tous les fans de ce genre de musique doivent le connaître. Un disque à exhumer et à porter aux nues.