Il aura fallu huit ans pour que les suédois de VII Gates sortent des studios avec un deuxième album sous le bras. Le précédent opus, « Fire walks with me » n’a pas vraiment fait date dans l’histoire du Heavy métal bien que cet album ne soit pas plus déméritant qu’un autre.
Huit ans après, le premier constat de ce « In hoc signo vinces » (Tu vaincras par ce signe) est sans appel. Bien qu’un nouveau bassiste ait rejoint l’équipe et que plusieurs invités fassent partie de l’aventure, le classicisme est toujours de mise et leur Heavy aux forts accents vintage. Il ne faut pas prendre l’adjectif au premier degré et « vintage » n’a jamais voulu dire « ringard ». Cependant, vu la multiplication du nombre de groupes s’engouffrant dans cette mouvance musicale, pour sortir du lot un dépoussiérage s’impose. Mais les suédois n’ont apparemment "que faire" des nouvelles tendances et préfèrent revendiquer haut et fort leur attachement au bon vieux heavy métal de base, cuir clouté et voix suraigüe de rigueur.
Après une intro inattendue, et c’est un bon point, c’est pourtant un album sans surprise que nous servent ces musiciens. Le premier titre, orchestré tel un one-man show se conclue sous un tonnerre d’applaudissements. L’engagement est original et n’est pas déplaisant, bien qu’on n’en saisisse pas tout l’intérêt.
C’est ensuite une déferlante de titres archi-classiques ponctuée d’une piètre reprise un peu hors sujet « March of the amazones » que nous propose VIIGates. Menés de bout en bout par une voix puissante aux caractéristiques bien connues (faisant immédiatement penser à Rob Halford ou Kai Hansen) les douze titres ne sortent jamais des sentiers battus. Nombre de refrains restent typiquement Priestiens voire Maideniens, les chœurs et l’impact en moins (The Skyrider, Dreams they haunt me).
Il est essentiel d’apprécier la tessiture du chanteur (JJ Rockford) pour adhérer aux compos du groupe. En dehors du chant qui prend une place prépondérante, l’orchestration sort parfois de sa léthargie grâce à une rythmique parfois plus appuyée voire speed (Children of the corn, peut être un clin d’œil à Stephen King) et à d’efficaces duels guitare-clavier. Sous ses airs de chanson mille fois entendue, « The mad ministrel » cache par exemple les excellents soli de Robert Makek et Tim Diaz (en guest). De même pour « the lake », redondante jusqu’à l ‘épuisement et paradoxalement plus exotique grâce aux chœurs, synthé et solo de guitare venant à point nommé bousculer les tympans. Ce qui nuit le plus à l’album, c’est finalement sa longueur, pour ne pas dire ses longueurs. 12 titres, souvent longs et peu variés rendent l’écoute d'une traite peu confortable.
Côté structure c’est un peu comme un film à suspense dont le climax ne serait jamais atteint : Plusieurs compos ont une intro intéressante, pleine de promesses, mais sont gâchées par une absence de mélodie attractive, des refrains pas toujours discernables et des longueurs inutiles qui n’épargnent pas le titre épique de 9 minutes« immortal ». Par la force des choses, les deux titres les plus courts « lethal attraction » et le très efficace « Cat eyes » sont de loin les plus addictifs. Nerveux, dynamiques, rock et mélodieux, ce sont les armes les plus redoutables dont dispose pour l’heure VIIGates.
Bien que trop long et trop homogène, « In hoc signo vinces » aura certes quelques atouts pour séduire les die-hard les moins exigeants, mais le groupe devra certainement diversifier sa musique pour capter l’attention d’un public plus large.