Après avoir été largement comblés par le "Twiglight Of Thunder God" d’Amon Amarth, les amateurs de viking death-metal, certains de posséder déjà ce qu’il convient de qualifier d’album de l’année, n’attendaient certainement plus rien de remarquable en 2008. Et bien c’était sans compter sur la magnanimité des dieux du nord, qui nous rappellent que le viking death-metal n’est pas l’apanage des seuls Suédois et que les Finnois ont plus d’une corde à leurs guitares. Car, voilà que peu de temps après le chef-d’œuvre d’Amon Amarth, débarque le "Chronicles Of The Dead" du groupe finlandais Falchion.
En 2005, Falchion nous avait offert un premier album "Legacy Of Heathens", qui nous laissait présager un avenir prometteur pour le groupe parmi la pléthore de formations s’adonnant au viking métal. Falchion apparaissait comme un groupe cheminant dans le sillage du drakkar Amon Amarth, sans encore pouvoir tout à fait prétendre rivaliser avec les maîtres. Et bien, autant dire qu’avec ce nouvel opus, c’est chose faîte. Falchion peut dorénavant réclamer de naviguer à côté et en égal des maîtres suédois.
Falchion vient de frapper fort, vraiment très fort. "Chronicles Of The Dead" est tout simplement une merveille de mélodies viking. Juho Kauppinen, chanteur, guitariste et unique compositeur de Falchion, a du génie jusqu’au bout des doigts et un sens quasi parfait de la mélodie enchanteresse et conquérante. Falchion nous gratifie de sept petits bijoux musicaux, dont deux instrumentaux "Desert Breeze" et "Mayhem Machine" particulièrement enthousiasmants. Comment ne pas succomber au titre "Chronicles Of The Dead", titre-phare de l’album avec sa mélodie terriblement entêtante en forme d'invitation à danser dans une autre époque. Quant aux titres "Dying Dreams" et "Evolution In Reverse", malgré leur excellence, force est de reconnaître qu’ils sont quand même un ton en-dessous du reste.
Alors oui, bien sûr la musique de Falchion possède beaucoup de similitudes avec celle d’Amon Amarth. Le chant de Juho Kauppinen est comparable à celui de Johan Hegg, mais sans la bestialité et sa voix est un peu moins puissante. Et si les deux groupes partagent un même sens de la mélodie, Falchion se démarque par un côté moins brutal et moins épique, un côté un peu plus dansant et, si j’ose écrire, un côté "folk viking" très affirmé et une pointe "mittelalterlich", comme diraient nos voisins germains.
Pour peu que l’on ne soit pas insensible aux charmes des musiques viking métal en général et au viking death-metal façon Amon Amarth en particulier, il est impossible de ne pas succomber à l’enchantement musical de ces « chroniques de la mort ». Cet album est un pur bonheur et ne saurait procurer autre chose qu’une immense et intense joie auditive.