Dans cet impressionnant vivier que représente la scène métal suédoise, Deathstars réussit depuis quelques années à tirer son épingle du jeu ; preuve à l'appui la sortie du troisième opus restant dans une veine métal indus que les principaux intéressés préfèrent qualifier pour leur part de Death-glam.
Fort du succès rencontré par "Termination Bliss" quelques trois ans plus tôt, les cinq épouvantails, fardés de nouveau à la truelle et parés de leurs plus beaux costumes en latex, remettent le couvert avec un "Night Electric Night" qui au final ne constituera pas une réelle révolution dans leur carrière. En effet, les éléments autrefois côtoyés et caractéristiques du groupe tels que d'imposantes nappes de claviers, de grosses distorsions et les scandements d'Andreas Bergh sont encore employés à profusion. Du coup, l'éternel rapprochement, encombrant mais légitime, entre la musique des scandinaves et celle des allemands de Rammstein risque de ressortir à nouveau. Peut-être la faute devrait être cherchée du côté de Stefan Glaumann, en charge du mixage et de la production des deux groupes.
Moins impétueuse que celle de la célèbre formation teutonne (excepté peut-être l'éponyme "Night Electric Night"), la musique de Deathstars prodigue tout de même un mélange heureux entre l'ardeur du duo riffs-chant éraillé et la relative délicatesse des claviers. Ces derniers (sous la forme de synthé, piano, orgue ou chœurs) donnent d'ailleurs une réelle consistance et une certaine profondeur à cet album car souvent employés à bon escient notamment en termes de musicalité.
De leur côté, les refrains se retiennent avec une facilité qui pourrait faire pâlir plus d'un musicien. Dans ce domaine là, il est plus question d'efficacité que de technique. A titre d'exemple, derrière le micro, Andreas Bergh a tout de même peu d'occasion de montrer ses talents de chanteurs, préférant la moitié du temps réciter énergiquement ses textes (à la limite presque d'un animateur de télé-achat comme sur " The Mark Of The Gun ") plutôt que d'afficher un potentiel que l'auditeur ne pourra que supposer.
Ici point d'épopée progressive, les onze titres sont calibrés autours des quatre minutes pour une écoute certes appréciable mais peut-être pas réitérée ad libitum. Certains titres méritent une attention plus particulière ("Chertograd" ou "Night Electric Night" par exemple) et d'autres beaucoup moins comme la pseudo-ballade " Death Dies Hard" pêchant par une trop évidente facilité.
Deathstars propose avec "Night Electric Night" un bel objet plutôt convaincant, sans une véritable originalité mais qui permettra sans nul doute aux suédois de rester dans peloton de tête du genre.