Cet album solo du bassiste de Camel est tout sauf surprenant, venant d'un compositeur qui n'a globalement jamais réussi à me donner le moindre frisson. Les fans de Camel bondiront peut-être en lisant ces propos mais force est de constater que Colin Bass ne fait pas dans l'original avec An Outcast Of The Islands.
Afin de bien placer le style de cet album, je dirai que la première référence qui vient à l'esprit est le Stationary Traveller que sortit Camel en 1984. Ce n'est pas franchement mauvais mais difficile de penser que ces compositions laisseront un souvenir inoubliable, loin de là.
Le premier morceau, instrumental groovant indéniablement, est construit sur une mélodie et une structure tout ce qu'il y a de plus basiques. Les changements de rythme et de tonalité sont téléphonés, à tel point qu'on se demande parfois comment ils ont pu oser ! Essayant de privilégier l'alternance entre ambiances feutrées et rythmiques endiablées, Colin Bass nous sert en réalité une suite de ballades toutes plus "guimauves" les unes que les autres et de rocks aux mélodies à la limite du ringard. Seules deux petites pièces très courtes jouées par des quatuors classiques à cordes apportent un semblant d'originalité à l'ensemble.
Un bon point cependant : venant de musiciens expérimentés, on pouvait s'attendre à une bonne production, une bonne technique et un certain feeling. De ce côté-là, on n'est assurément pas déçu mais ce ne sont pas ces quelques constatations qui éviteront à An Outcast Of The Islands de sombrer dans l'oubli.
Je sais pas pour vous, mais moi je vais vite redécouvrir Mirage et Rajaz, de Camel : ça devrait me permettre d'oublier rapidement celui-ci.