|
A l'heure de commencer cette chronique, alors que cet album est passé des dizaines de fois entre mes oreilles depuis 25 ans, et ayant eu peur de quelques défauts de mémoire (ah ! vieillir …) pouvant venir altérer mes impressions auditives, je remis donc à nouveau Five Miles Out dans la platine, casque sur les oreilles et là… Impossible d'y échapper, toujours la même claque 25 ans après. Cet album qui tutoie la perfection depuis plus d'un quart de siècle ne peut être qualifié que d'un seul mot : chef-d'œuvre. Mais reprenons plutôt au début…
Après la mise en bouche QE2 et une prestation hallucinante au festival de Montreux en 1981, Mike Oldfield s'est pour la première fois entouré d'un véritable groupe, au sein duquel va notamment se révéler la voix en or de Maggie Reilly, passée ensuite à la postérité par le biais de Moonlight Shadow. Mais, précédant ce succès planétaire, M.O. nous délivre ici la quintessence de son art avec au programme deux chansons percutantes, un instrumental court, une petite suite et un épic faramineux.
Taurus II, puisque c'est de lui dont nous parlerons tout d'abord, nous assène un véritable coup de poing durant près de 25 minutes : thèmes accrocheurs et multiples qui s'enchaînent avec une évidence déconcertante, interventions magnifiques de paddy Moloney aux Uilleann Pipes (cornemuse irlandaise), alternance de passages intimistes et de chorus symphoniques majestueux, et un Deep Deep Sound chargé d'émotion totalement magnifié par Maggie Reilly. Le tout est soutenu par le Taurus qui délivre des sonorités de claviers toutes plus magnifiques les unes que les autres. Chaque note semble avoir été travaillée pour sonner le plus juste possible, et les superpositions d'instruments sont plus réussies que jamais, servies par une production digne des années 2000 et n'ayant pas pris une ride.
Après cette baffe monumentale, Mike Oldfield et Maggie Reilly nous délivrent un Family Man percutant aux accents tubesques, parfait pendant de Five Miles Out qui clôture l'album : même quand il fait de la "variété", notre artiste le fait mieux que tout le monde.
Entre ces deux pépites popisantes, on trouvera encore un Mount Teidi – sur lequel Carl Palmer vient faire une petite pige aux percussions – perpétuant la tradition des pièces instrumentales courtes au thème répétitif … un grand classique du genre. Enfin, un autre morceau de bravoure avec Orabidoo nous propose 13 minutes tout en progression, avec un dernier thème instrumental frisant la perfection, propre à déclencher un orgasme auditif (eh oui), le tout rythmé par des coups de timbales tout droit sortis des galères romaines !
Bref, vous l'aurez compris, cet album est à ranger parmi les très très grands. Quand à la conclusion, je vous laisse le soin de reprendre le début de cette chronique pour la redécouvrir.
Plus d'information sur
http://www.mikeoldfieldofficial.com/
LISTE DES PISTES:
01. Taurus Ii - 24:43 02. Family Man - 3:45 03. Orabidoo - 13:03 04. Mount Teidi - 4:10 05. Five Miles Out - 4:16
FORMATION:
Maggie Reilly: Chant Mike Frye: Percussions Mike Oldfield: Chant / Guitares / Basse / Claviers Morris Pert: Claviers / Batterie Paddy Moloney: Uileann Pipes Rick Fenn: Guitares Tim Cross: Claviers
|
|
|
|
(3) AVIS DES LECTEURS
|
|
|
|
|
|
|
Voilà un album qui s'apprêtait à décoller pour le firmament... à l'image de sa jaquette. Taurus II ouvre le bal, et là, on ne sait pas quoi dire. Un des plus beaux morceaux jamais écrits par le maestro. Sa puissance semble intacte, près de 30 ans après la sortie de l'album. Le final est renversant, on a la sensation que Mike Oldfield y a concentré tout son génie. Au passage, Taurus II pulvérise littéralement la prestation de son homologue n° I, sur l'album précédent, QE2. En réécoutant celui-ci, on le trouve bien faible !
Seulement voilà, la sauce prend beaucoup moins bien, dès cette splendide tirade achevée: le milieu de l'album est plus fade. Souffre-t-il de la comparaison avec la magie éclatante du premier titre ? Je ne suis convaincu ni par Family Man (un peu répétitif ? un manque d'originalité ?), ni par Orabidoo (il sonne bien dans l'oreille, mais l'émotion n'est pas à la hauteur de ce qu'elle devrait être), ni par Mount Teidi.
On termine avec le titre éponyme, Five Miles Out, et là, le savoir-faire Oldfieldien surgit de nouveau avec force. Les promesses fusent dès l'ouverture du morceau: voix métalliques, instrumentation contrastée et puissante, et la voix magnifique de Maggie Reilly qui s'évade au-dessus de tout, c'est une chorégraphie multicolore où les acteurs et les sons se croisent, s'interpellent les uns les autres, se répondent en échos. Dommage que cette idée n'ait pas été développée plus longuement: à peine plus de 4 minutes, avec une absence de final (fade out bizarroïde superposant une sirène au refrain), c'est un peu frustrant !
Ce qu'il m'aurait fallu, c'est un Taurus II suivi d'un Taurus III de la même trempe (on n'est jamais content ! ;-) ), ou bien d'un Five Miles Out suffisamment étoffé pour constituer une deuxième partie, et là, l'album ne pouvait que rejoindre définitivement son emblématique aéroplane au-dessus des nuages, au rang des inoubliables. Avec un 9,9/10...
|
|
|
|
|
Grosse baffe également pour moi à sa sortie, cet album reste l'une des valeurs sures de Mike Oldfield, au même niveau que Tubular Bells, Ommadawn, Incantations et Amarok.
Seul le morceau "Mount Teide" me paraît faire tâche dans ce paysage musical parfait. Je n'ai jamais compris ce que faisait cette composition ici et pourquoi Mike Oldfield s'obstinait à la jouer en live. La chronique de Tonyb va m'amener à me repencher sur le sujet, en espérant cette fois trouver une réponse.
En-dehors de cela, l'entrée en fonction de Maggie Reilly est effectivement magnifiée par la qualité de ce "Family Man", le "Taurus II" est une démonstration de toute l'étendue du talent et de l'imagination du maître. Quant à "Orabidoo", ce morceau est l'un des rares à me laisser sans voix au bout de 25 ans.
A acquérir sans se poser de questions
|
|
|
|
|
Que de souvenirs avec cet album qui me fut donné par un ami me disant s'être trompé en l'achetant (merci à toi, crevette). Tonyb nous fait une parfaite analyse de ce brillant Opus de Mike Oldfield. Taurus II, comme souvent avec les pièces de 25 minutes du Sir, ne s'apprivoise qu'avec le temps, mais quel plaisir à chaque fois, plaisir croissant lorsque l'on mesure l'étendue de ce que l'on écoute, sa finesse, son évidence. Tubular Bells n'était pas un coup de chance, mais l'oeuvre d'un compositeur qui en a pondu d'autres après, d'aussi bonne facture, voire meilleure.
|
|
|
|
|
|
Haut de page
|
|
|
(0) COMMENTAIRE(S)
|
|
|
|
|
|
|
LECTEURS:
4.2/5 (5 avis)
|
STAFF:
4.6/5 (7 avis)
|
|
|
|
|
|
EN RELATION AVEC MIKE OLDFIELD
|
|
|
|
|
|
|
AUTRES CHRONIQUES
|
|
|
|
ECOUTE EN STREAMING
|
|
|
|
AUTRE(S) CHRONIQUES CONCERNANT MIKE OLDFIELD
|
|