Virus est un groupe de trois membres nous venant de Norvège et officiant dans un style peu défini puisque cette formation se trouve affublée d'un nombre incroyable d'appellations selon la sensibilité des auditeurs qui se hasardent à essayer de le classifier. Et cela n'a rien d'étonnant de prime abord lorsque l'on voit que les trois compères se réclament d'influences aussi diverses que Serge Gainsbourg (si, si !!), Black Sabbath, Kate Bush, The Cure, Venom ou encore Miles Davis. Véritable ouverture d'esprit ou franche mégalomanie, voire volonté de ratisser large ?
Personnellement, je vais être obligé de me positionner à l'opposé de l'avis général consistant à trouver ce groupe absolument génial et novateur. Je vais donc opter pour l'hypothèse selon laquelle un nombre très restreint des influences annoncées est justifié, et pas forcément dans celles que j'affectionne habituellement.
Les premières écoutes laissent un sentiment de profonde dépression correspondant à mon sens au terrain de prédilection favori de Virus. Ensuite, au gré des écoutes suivantes, l'auditeur un peu curieux que j'essaie d'être recherche la substantifique moëlle issue des influences revendiquées et qui fera toute la richesse cachée de cet album. Qu'y-a-t-il donc derrière cette débauche de guitares, de noirceur et de voix oppressantes ?
Si j'en crois beaucoup d'avis : on a ici un nouveau fer de lance de la scène Black Metal, voire même de la scène rock en général. Mais si j'en crois mon sentiment de fan tant de Black Sabbath que de Kate Bush, Miles Davis ou Bob Dylan, il n'y a pas grand chose de plus ici que des morceaux qui ressemblent tous au premier. En effet, passé la mise en place de "Stalkers Of The Drift", on a droit à 50 minutes de redite, si je mets de côté l'intermède sonore sur fond de plage du nom de "The Ocean Highway".
Une guitare et une voix monocorde dans le style d'un certain Robert Smith pour des chansons à mi-chemin entre Black Metal et New-Wave (c'est possible, je vous jure), une rythmique assez hallucinatoire et dépourvue de franche originalité, une production plutôt sale pour ajouter au malaise, le tout au service de morceaux basiquement à 4 temps, sans soli, et le concept est posé... Concept donc ultra-simpliste et pas franchement nouveau que, de plus, Virus nous impose sans variation pendant un album complet.
Loin de trouver cela original et novateur, je ressors de cet album avec un sentiment de dépression dû non pas à l'ambiance posée mais à la nette impression d'avoir perdu un temps que j'aurais pu passer sur des groupes qui me donnent réellement le sentiment de faire avancer leur art.