Cinq ans ! Il aura fallu attendre cinq longues années pour enfin avoir un témoignage studio prouvant que le grand David Lee Roth est encore vivant artistiquement !
Entre vrai faux come-back au sein de Van Halen, tournée pompeuse et au finale foireuse avec son meilleur ennemi Sammy Hagar, les derniers fans n’attendaient plus grand-chose de ce qui s’avérait être l’ombre de la méga-star des années 80. Mais les étoiles ne meurent vraiment jamais et tel le phénix, David Lee Roth renaît de ses cendres avec un nouvel album -au titre aussi sobre que la pochette- « Diamond Dave » paru chez LE label rock progressif. David Lee Roth faisant du prog ? On se prend à rêver d’un nouvel album flamboyant qui permettra de reconquérir son public parti sous d’autres cieux !
Malheureusement, si ce « Diamond Dave » doit avoir un public, ce ne sera ni celui de la grande époque, ni un potentiel nouveau en provenance des amateurs de progressif ! Les quatorze titres qui composent ce « Diamond Dave » sont bien loin de ce qui a fait la gloire de David Lee Roth mais aussi de l’univers progressif. Quatorze titres dont onze sont des reprises globalement bluesy de standards des Beatles, The Doors, Jimi Hendrix, Steve Miller Band, Wilson Pickett… Ceux qui suivent sa carrière solo depuis ses tous débuts et le maxi « Crazy From the Heat » connaissent le goût de David Lee Roth pour le blues, les cuivres, la diversité groovy mais de là à nous proposer un album complet avec cette dominante crooner et ne contenant plus qu’un réel titre à la teneur big rock (« Thug Pop » écrit avec John Lowery, futur guitariste de Marylin Manson) ! C’est là le bat blesse, ce n’est définitivement plus dans ce registre qu’est attendu le désormais ex-flamboyant frontman qu’il était. Non pas que le contenu de cet album soit mauvais mais on s’ennuie ferme à l’exception de deux/trois titres plus groovy et accrocheurs comme la reprise de « Ice Cream Man » de… Van Halen !
Gageons que Diamond Dave s’est fait plaisir en enregistrant cet album au regard des tournées « revival » qui s’ensuivront avec d’autres stars déchues. Cependant, cet excès d’égocentrisme pourrait bien être le dernier affront fait par David Lee Roth (avant un album de reprise de titres de Van Halen en 2006 disponible aux USA uniquement) à ses fans et que ce « Diamond Dave » marque la fin d’une carrière solo se terminant dans un anonymat aussi complet que ses débuts avaient été tonitruants !
L’ultime pirouette d’un artiste à bout de souffle se concrétisera par une tournée salvatrice avec… Van Halen où tous les protagonistes à l'exception de Michael Anthony aux abonnés absents remplacé, par le fils d’Eddie Van Halen, Wolfgang, mettront leur ego de côté, histoire de renouer avec le succès passé. La question est de savoir, combien de temps cette réconciliation contre nature va durer ?