Depuis sa formation en 2000 le quartette n'a pas changé d'un poil. Huit années se sont écoulées, apparemment sans heurt, pour ce groupe d'origine espagnole qui sort ce mois-ci son troisième album, "Fight".
Airless part avec un point d'avance si l'on en juge par les critiques de ses précédents opus, plutôt satisfaisantes. "Fight" évolue comme ses prédécesseurs dans un registre FM et, n'en déplaise à certains, il y tient une place de choix.
La formation se veut minimaliste - un chanteur, un guitariste, un bassiste, un batteur - et chacun ne joue que de son propre instrument, limitant ainsi les effets d'une orchestration trop lourde. Le bémol vient donc de la place du guitariste, Robert Rodrigo, qui doit fréquemment jongler entre parties rythmiques et solos, créant parfois un univers sonore un peu trop spartiate. L'impossibilité de juxtaposer rythmique et lead guitare sur scène aurait pu être contrecarrée en studio, mais le groupe a certainement préféré sonner "vrai".
Ce bémol mis à part, "Fight" n'a rien à envier à ses pairs. La production est d'excellente qualité, laissant la part belle au jeu du bassiste Miguel Manjon et du batteur Pako Martinez, chose suffisamment rare pour être mentionnée. En effet l'absence de guitare rythmique lors des soli a pour qualité première de dévoiler avec précision le jeu de basse, trop souvent camouflé chez la majorité des groupes.
La guitare a quant à elle la place qu'elle mérite dans ce style, c'est à dire la première. Belle exécution des soli, pas mal de tapping, riffs séduisants et tout cela sans longueurs ni démonstrations Malmsteeniennes.
Inaki Lazkano, pose sur les onze titres une voix agréablement rocailleuse, faite pour le hard FM. Exceptés un accent parfois trop prononcé et des paroles souvent mièvres ne rendant pas hommage à feu Shakespeare, les compositions sont de bonne facture et titilleront les oreilles des amateurs.
"Don't give up", première de l'album ne frappe pas pour son originalité mais pour son entraînant refrain, et pour les chœurs qui l'accompagnent. L'excellente surprise vient de "Now or never", le tube de l'album également décliné en version vidéo clip. On retrouve avec bonheur le même punch sur la majorité des titres et c'est avec plaisir qu'on se laisse entraîner par "Time to say goodbye" ou le riff de "Switch off the light".
Quelques compos sans reliefs parsèment çà et là la galette (Twist of the wrist) et certaines d'entre elles sonnent un peu trop "néo rock" comme "Suffering" ou l'obscure "Blame". Mais ces quelques défauts sont très vite masqués par le dynamisme du groupe et la bonne humeur distillée dans ses chansons. "Airless" pourrait sombrer dans la caricature à multiples reprises et se livrer à un simple exercice de style, mais plusieurs écueils sont heureusement évités : L'agaçante ballade est proscrite et le speed tempo régulièrement employé pour étoffer les compos.
Autant de bons points qui font certainement d'Airless un groupe majeur de la scène Espagnole et espérons le, une future référence du FM international.