ARTISTE:

OUTGUNNED

(ETATS UNIS)
TITRE:

VOL 1 : ANSWERING THE CEASELESS NEED

(2007)
LABEL:

AUTOPRODUCTION

GENRE:

METAL PROGRESSIF

TAGS:
""
TONYB (02.01.2009)  
1/5
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Question : jusqu'à quel point un chroniqueur officiant dans le progressif au sens large et gavé ces dernières années de nombreux albums tous meilleurs les uns que les autres peut-il supporter (à prendre dans le sens donner du crédit) une œuvre affichant une qualité bien en deçà des standards désormais habituels ?
Réponse : bien que faisant souvent preuve d'indulgence, il est des limites à ne pas dépasser sous peine de se ramasser une grosse gamelle. Et Outgunned, avec son deuxième album, rentre malheureusement de plain-pied dans la catégorie. Décryptage.

Formé par Andrew Saunders il y a plus de 10 ans, Outgunned déroule une histoire plutôt chaotique, avec un line-up plus que mouvant. Aujourd'hui encore, son leader-fondateur se pose la question de la suite à donner au groupe. En attendant, il a composé en 2004 suffisamment de matériel pour alimenter 2 albums (le deuxième étant à ce jour en cours de ré-enregistrement avec un nouveau line-up !), et nous propose donc ce Vol I., dans un registre plutôt métal progressif. A l'écoute, on serait tenté d'y rajouter un petit côté grunge tendance garage, pour le caractère agressif des guitares. Ces dernières forment la plupart du temps un mur sonore imposant, idéalement soutenues par une batterie dynamique et bien inspirée.
Les compositions tirent leur côté progressif des ruptures rythmiques initiées en général par le batteur, ainsi que de quelques changements de thèmes pas forcément évidents (argh, ces "mutations" de tonalité en plein refrain dignes de certains groupes RIOtisants …). A l'instar d'un Saga (dans un autre style certes), les parties instrumentales viennent rompre le schéma des compositions traditionnelles. Dans ces passages, on retrouve également des inspirations à la Joe Satriani.
Paraphrasant un film célèbre, on pourrait donc se dire que Jusqu'ici, tout va bien.

Mais, très rapidement, l'audition de cet album révèle un malaise qui va s'amplifiant au fil des minutes. Non, votre sonotone n'est pas déréglé. Non, vous n'écoutez pas cet album sur une antique platine à cassettes au moteur défaillant provoquant un défilement irrégulier de la bande. Et encore non, l'oreille absolue de votre chroniqueur et de quelques uns de ses collègues n'est pas prise en défaut. Tout SONNE FAUX ici-bas !

Le chant tout d'abord : si Saunders s'avère franchement convaincant avec sa 6 cordes, il n'affiche assurément pas la même maîtrise du côté de ses cordes vocales. Avec un phrasé et un timbre qui rappellera (à certains pour le meilleur, à d'autres pour le pire) quelque peu Kurt Cobain, il s'avère incapable d'aligner ses notes avec justesse. Et, pour corser le tout, il a eu la très mauvaise idée de doubler lui-même ses parties vocales (le plus souvent à la tierce, ce qui est déjà un choix harmonique peu recommandable). Triste effet et désagréable constat. Ainsi, l'écoute de A River Once Flowed et pire encore de Broken State s'avère être une épreuve pour qui dispose d'un organe auditif un tant soit peu en état de fonctionner.

Alors me direz-vous, rabattons-nous sur les parties instrumentales ! Eh bien malheureusement, par moment, celles-ci sonnent aussi faux que le chant, comme si l'accord des guitares laissait à désirer (et malheureusement, une écoute attentive et sélective confirme l'impression : elles sont parfois vraiment mal accordées !). Et le choix de "faire frotter" certaines sonorités en usant (et abusant) d'accords à la seconde ne fait qu'augmenter le désagrément.
Et quand malgré tout, le groupe se lance dans un instrumental échevelé franchement bien construit (Rain Schtick, c'est pour le gâcher avec des arabesques à la Joe Satriani dans lesquelles le gratteux savonne une note sur deux. Et quelle drôle d'idée que d'ajouter façon overdub des coups de batteries électroniques totalement déplacés par rapport au jeu pourtant impressionnant de Jon Kennedy.

Bref, vous l'aurez compris, l'écoute d'une traite de cet album relève du parcours du combattant auditif, tant son rendu sonore vraiment mal maîtrisé vient agresser les oreilles de tout mélomane qui se respecte. Et pourtant, après les quelques écoutes (certes pénibles) nécessaires à la rédaction de cette chronique, je pense pouvoir affirmer qu'Outgunned dispose d'un vrai potentiel de composition. Malheureusement, il n'est pas certain que l'auditeur lambda accordera suffisamment d'indulgence et de temps pour passer outre l'emballage complètement raté.


Plus d'information sur http://www.outgunnedonline.com/



GROUPES PROCHES:
JOE SATRIANI


LISTE DES PISTES:
01. W.t.c.b.s. - 4:34
02. Beyond Myself - 6:05
03. Love Crimes - 6:55
04. History Revisited - 8:14
05. A River Once Flowed - 5:03
06. Rain Schtick - 5:19
07. Amaterasu - 5:18
08. Broken State - 6:32
09. House Of Cards - 4:07
10. The Pendulum's Sway - 6:48
11. Earn Your Wings - 4:45

FORMATION:
Andrew Saunders: Chant / Guitares / Basse / Batterie
Bobby Johnson: Basse
Jon Kennedy: Batterie
   
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