« Disappointing Paradise » est le tout premier album des néerlandais d’Android Soul. Le groupe, formé en 2006 à Rotterdam, est issu du split de « Wastelands » dont 3 des membres ont choisi de prendre un nouveau départ avec un nouveau nom et surtout une nouvelle chanteuse. Dennis Graafland, Cees van Ooijen and Robert van der Poel, respectivement guitariste, claviériste et bassiste ont ainsi fait appel à deux nouveaux musiciens, dont la chanteuse Linda Aarts (Icaros) qui officie dans un style de mezzo-soprano rappelant Floor Jansen (After Forever) ou Sharon Den Adel (Within Temptation).
« Wastelands » proposait une musique plus rock que métal. Leur album, « Dark Age », n’avait pas trop mal fonctionné aux Pays-Bas et ils avaient par exemple tourné avec Green Lizard. Ont-ils suivi la même direction avec Android Soul ?
Pas du tout. La musique proposée par les membres de la formation est cette fois ci basée sur un heavy métal symphonique avec un chant proche de « After Forever » ou « Within Temptation », et des parties instrumentales rappelant Symphony X par les larges aspects métal progressifs développés.
Ce mélange entre musique progressive et aspects symphoniques fonctionne assez bien et l’album aura le premier avantage de nous faire découvrir une nouvelle vocaliste de grand talent. Linda Aarts est en effet la grande révélation de l’album. La chanteuse sait parfaitement moduler sa voix, se montrant tour à tour symphonique, heavy ou plus douce et s’adaptant très bien aux changements de rythme. C’est le cas par exemple sur « A serpent’s sarcasme », titre naviguant entre heavy classique et progressif avec pas mal de breaks et un superbe travail de claviers, dans lequel Linda se montre très à l’aise, passant sans soucis d’un registre enlevé à un registre heavy. De plus, grâce à sa formation de mezzo soprano, elle excelle dans un registre plus symphonique sans sonner comme un clone de ses influences hollandaises. Ainsi sur « Sacrifice or waste » ou sur le très symphonique « Candlelight », elle propose une brillante prestation, illuminant les titres de ses parties vocales.
Outre les morceaux précédemment cités, se détachent la jolie ballade « Probably not enough » dans laquelle Arno Menses, le chanteur de Sieges Even, fait son apparition. Le mariage de ces deux très belles et délicates voix sur un léger fond de piano donne un excellent résultat. Et quand le groupe propose des titres plus foncièrement heavy métal, il sait aussi être efficace comme avec le très bon « Glory dies anyway » ou le très efficace « Conquest », dont le solo est remarquable tout comme ses parties de claviers.
On aurait pu rajouter à la liste des titres bien réalisés « So hard to let you go » ou encore « The butterfly effect » si ces derniers n’avaient pas été un peu trop influencé par « Within Temptation ». Dans la même idée, « Pride » qui ouvre l’album, n’arrive pas réellement à convaincre malgré une bonne partie vocale, la faute à une musique répétitive qui applique avec un peu trop d’assiduité les recettes du métal progressif sans chercher l’originalité.
Si tout n’est donc pas parfait sur ce « Disappointing Paradise », Android Soul signe tout de même un bon premier album avec un potentiel musical très fort et une chanteuse de tout premier ordre qui se place au niveau des meilleures du genre. En apportant un peu de folie à un ensemble encore un peu trop conventionnel et en réduisant le propos - 10 titres au lieu de 14 auraient peut être apporté un peu plus d’impact à l’ensemble - Android Soul devrait pouvoir assez facilement tirer son épingle du jeu et se faire une place parmi les nombreux groupes du genre.