"Rain" est la dernière production des australiens de Tramtracks après "See" sorti en 2007. A l’origine cet album fut écrit pour faire partie intégrante d’une exposition intitulée "Remembering Rain" et qui eut lieu – pour la petite histoire - à la National Glass Collection (Australie) jusqu’à fin novembre 2008.
En tant qu’amoureux du rock progressif des seventies, Tramtracks reprend à son compte une certaine tradition musicale qui flâne autours d’illustres Yes, Pink Floyd ou Genenis. Pourtant s’il s’agissait effectivement d’un hommage, ce serait uniquement sur le papier car autant l’avouer tout de suite, "Rain" fait plus figure de piètre dédicace.
Si l'on devait faire l'inventaire des mauvais points de cette galette et par ordre croissant d’importance, c'est sans doute le chant récitatif (rimant avec rébarbatif) de Toivo Pilt avec son timbre pouvant rappeler quelque fois un certain Gilmour que l'on excusera le plus.
Par ailleurs, il est à noter que par rapport à son prédécesseur, la principale évolution de "Rain" réside dans la venue d’un véritable batteur (Graeme James) et non plus de l’utilisation d’une batterie programmée. Il s’agirait là d’une avancée très positive si cette dernière n'engendrait pas un son "clavier midi" qui au bout d'un certain temps vient gâcher sensiblement le plaisir d'écoute de l'album. Deuxième inconvénient d'une taille plus conséquente.
Par contre, l'intérêt quasi-inexistant des mélodies ébauchées devient là beaucoup plus problématique ; si on met de côté une production synthétique, froide et sans âme, la musique de Tramtracks est de toute façon d'un ennui à toute épreuve. Chacun des morceaux se résume à des empilements maladroits de claviers, une batterie parfois épileptique, des passages sans queue ni tête, et enfin des ambiances semble t-il farouchement opposées à tout plaisir auditif (écoutez donc "Rain Is Champagne", "De Groot" ou encore "Sounds Of Spring"… et puis non, ne faites pas ça !)
Pour l'anecdote, un saxophone vient de façon très heureuse apporter un peu de son organique sur "After The Rain". Des écoutes répétées (et au combien éprouvantes) m'ont permis de détecter avec soulagement un élément positif à cet album en forme de point d'interrogation.
"Rain" est ni plus ni moins qu'une musique d'ascenseur (pardon d'exposition) à laquelle personne ne portera réellement attention. Pas foncièrement désagréable, mais seulement tristement fade, sans aucune consistance. Peut-être que lors d'un vernissage, avec alcool et petits fours, l'auditoire n'aurait pas la même intransigeance que la mienne, seulement voilà je ne suis ni repu, ni ivre, juste pleinement insatisfait.