Takara est un groupe qui sort son cinquième album (sans compter une compilation) mais qui est resté toutes ces années un parfait inconnu pour votre serviteur bien que cette formation ait vu le grand Jeff Scott Soto officier dans ses rangs. Réparons l’erreur avec Invitation to Forever, leur nouvelle mouture, distribué sur le label de musique progressive, ProgRock Records. Le quintet formé autour du guitariste Neal Grosky n’est pas né de la dernière pluie avec Gus Monsanto au chant (Adagio), Patrick Johansson aux fûts (Malmsteen) et Jeff Scott Soto de retour pour les chœurs. Tout ce beau monde réuni pour un disque réussi de musique progressive ?
Malheureusement, non ! Ne vous fourvoyez pas par les indications que vous pouvez déduire du label sur lequel sort le disque car point de prog dans ce disque, vous ne trouverez. C’en est même étonnant. Invitation To Forever propose plutôt un hard mélodique tout ce qu’il y a de plus classique, bourré de clichés, avec quelques inspirations néoclassiques sporadiques.
Si les compositions sont courtes et calibrées intro-couplet-refrain-solo avec de bons riffs de guitare ("Final Warning"), de nombreux défauts viennent affaiblir un disque qui aurait pourtant pu être réussi. Le premier vient du chant de Gus Monsanto qui a plusieurs reprises - et dès le refrain du premier morceau « Angel of Lies » - est à la limite de la justesse (« Spotlight » et « I Can’t Hold On » entre autres…). Et pour pouvoir affirmer cela, je l’ai écouté le disque… Que ce soit à travers le baladeur mp3 ou sur ma platine, via mon casque audio à un prix indécent ou par le truchement des enceintes de ma chaine, rien n’y fait. Je forme toujours la même grimace en me torturant le visage à chaque fois que retentit ce refrain, comme pour accompagner la voix de Gus qui tend inexorablement vers le gouffre de la fausseté. Il aura fallu qu’un commentaire sur le net décrive le même fait pour que je n’aille pas, la peur au ventre, consulter l’oto-rhino-laryngologiste le plus proche. Le second défaut à la limite du rédhibitoire vient quant à lui du son de la batterie très fatiguant car trop linéaire et sans nuance.
Parmi les points positifs, on pourra passer un moment agréable à l'écoute de certaines compositions qui rappellent l’excellent groupe DGM et leur néoclassique-prog-mélodique («Final Warning ») ou le hard FM mélodique des plus traditionnels. Mais une fois de plus, les plus pointilleux seront déçus. Certains riffs de guitares sont assez poussifs comme sur « Riders on the Road » et les soli comblent leur manque de génie par une dextérité et une esbrouffe trop flagrantes. Ajoutons à celà que même la sempiternelle ballade, « This Photograph », ne tient pas ses promesses
La liste de tout les points négatifs qui émaillent ce disque laisse donc dubitatif. A la lumière de certaines formations qui officient dans le même style, il y a fort à parier que ce disque se fera manger tout cru. Les musiciens de Takara ont juste une bonne quinzaine d’années de retard sur le monde de la musique ou peut être est-ce la mode du vintage qui investit les studios d’enregistrement ?