Son précédant opus, « Unleash The Fury », avait déjà mis 3 ans à sortir. Yngwie semble désormais adopter un rythme de sortie moins débridé que par le passé (8 albums dans les années 90 !). Et cela lui réussit plutôt bien. Une fois passé le choc visuel qu’est la pochette (malheureusement ce n’est même plus un choc, Yngwie prenant un soin évident, depuis 1984, à sortir des pochettes… exquises et de très bon goût…), « Perpetual Flame » est en effet une assez bonne surprise. Surtout après les très moyens, « War To End All Wars », « Attack ! » et « Unleash The Fury ». Si le style n’a pas changé avec un Heavy métal très technique teinté de quelques (mais somme toutes assez peu) mélodies classiques, les compositions et l’orchestration sont d’un bon niveau.
Nous retrouvons là, le type de compositions présentes sur « Eclipse », « Fire & Ice » et «Alchemy», bien mises en valeur par une bonne production et un chanteur, Tim Owens (ex Judas Priest & Iced Earth), qui semble avoir trouvé un excellent compromis entre le style traditionnel adopté par tous les chanteurs du Rising Force (sauf JL Turner) et une puissance assez rare dans le groupe du Suédois. Et il semble bien que cela fasse toute la différence. Sans pouvoir être qualifié de nouveau « Classique », ce nouvel album possède les petits plus qui le rendent tout simplement plus efficace que ses prédécesseurs : la voix est moins « passe partout », les descentes de manches sont bien introduites et la production met bien en valeur les mélodies.
Nous noterons tout particulièrement « Priest Of The Unholy », un mid-tempo rehaussé par des lignes de claviers, les très speeds « Death Dealer » et « Be Careful What Your Wish For » ou « Red Devil » et son refrain immédiatement mémorisable. Nous aurions aimé dire que « Magic City », la première composition sur laquelle Yngwie pousse la chansonnette, est une réussite complète, mais, sans vouloir être désagréable, sa voix n’apporte rien à ce morceau, qui est pourtant le plus original de l’album (un heavy mâtiné de blues).
Inutile de dire que les descentes de manches sont partout présentes et très réussies ; après tout, nous avons tout de même affaire au roi du shred. Il est peut être dommage qu’avec un chanteur de cette qualité à sa disposition, Yngwie ait laissé 3 morceaux (« Caprici Del Diablo », « Lament » et « Heavy Heart ») à l’état d’instrumentaux. Non pas que cela représente une perte pour la littérature mondiale (ses textes sont toujours aussi peu inspirés), mais il y avait la matière à faire preuve d’un peu plus d’humilité (mais là, nous lui demandons beaucoup) au profit de la qualité de l’album.
En résumé un bon album sans trop de surprises sur le fond, mais qui bénéficie d’une belle mise en valeur.