Alors que « Psychotic Supper » avait montré quelques très timides tentatives d’évolution, deux ans plus tard Tesla revient avec un « Bust a Nut » très différent de ses trois premiers albums. L’album est plus sombre, moins frais et mois « catchy » que ses trois prédécesseurs. Six chansons dépassent les 5 minutes, ce qui est assez rare pour un groupe de ce type.
Avec le recul, ce qui à l’époque passait pour de la maturité et une volonté des membres du groupe d’actualiser leur son après le passage de la déferlante grunge, ressemble plus aux tâtonnements d’un groupe cherchant un second souffle. Que l’on ne se méprenne pas, « Bust a Nut » n’est pas un mauvais album, certaines compos tirent tout de même leur épingle du jeu ; la seconde partie de « Shine Away » est très réussie, « Action Talks », dans le style bulldozer, déménage sérieusement et « Rubberland » propose un rythme sacrément entraînant. Mais trop de compositions sont vraiment très quelconques (« Solution », « Cry », « She Want She Want », « Games People Play » une reprise d’un standard Cajun popularisée par Joe South en 1968). Elles ne sont pas mauvaises, mais elles manquent cruellement de magie. Même les ballades, « Alot to Lose » et « Try so Hard », style dans lequel Tesla avait toujours brillé, sont tout juste moyennes.
Alors oui, Tesla est toujours un groupe de Hard rock typique, les guitares sont bien souvent excellentes, l’ensemble tient la route, mais il manque cette étincelle qui fait toute la différence. L’album est trop massif, trop homogène... Trop professionnel ? Toujours est-il que, même si « Bust a Nut » fut un (relatif) succès commercial, le groupe splittera 2 ans plus tard. La flamme était-elle éteinte ? L’excellent « Forever More » nous montrera, 14 ans plus tard, qu'elle brille encore...