Quatre années après “Into The Now”, Tesla nous revient avec ce qui aurait pu être son “Secret Society” (Europe). C'est-à-dire un album plus sombre et plus mature, destiné à gagner une nouvelle crédibilité auprès d'un public plus moderne.
Si « Bust A Nut » et « Psychotic Supper », tendaient déjà timidement dans cette direction, "Forever More" va lui beaucoup plus loin dans cette démarche et le résultat en est tout autre. Tesla est, avec cet album, bien plus proche de la réussite qu'il ne l'a été avec les 2 albums précités. Le son est très clair et puissant, et les compositions sont excellentes. La principale innovation réside dans le son des guitares qui est plus massif et plus grave qu'auparavant. La voix de Jeff Keith est bien mise en avant et donne toute sa saveur dans les morceaux les plus bluesy et les ballades.
L’album commence sur les chapeaux de roue avec le morceau éponyme à l’intro hyper efficace et au riff très efficace. La suite est du même niveau avec les excellents et rythmés « I Wanna Live », « One Day At A Time » et « All Of Me ». Dans un style un peu plus mid-tempo, « So What », « Just In Case » et « Fallin Apart », sont également très efficaces. Certains titres s’éloignent un peu du style primesautier habituel de Tesla. Ainsi « The First Time » et surtout « Breakin’ Free » ont un style bien plus sombre que ce à quoi Tesla nous a habitué. Et cela fonctionne plutôt bien.
La recette n’a donc pas beaucoup changé et se base toujours sur la simplicité, des rythmes entraînants et des guitares à tous les étages. Mais les musiciens savent varier les sauces. Le remplacement de Tommy Skeoch à la seconde guitare ne se ressent pas du tout. Celles-ci sont, comme toujours chez Tesla, de la fête.
Peu de points faibles. Tout au plus pouvons-nous trouver quelques titres un peu dispensables (« My Way », Pvt Ledbetter »), comme c’est le cas à chaque fois depuis « Psychotic Supper ». Quant aux balades, qui sont pourtant un des points forts de Tesla, elles sont un peu en dessous de ce à quoi le groupe nous a habitué en la matière. Mais ces petits détails ne viennent pas gâcher le plaisir de retrouver un Tesla inspiré, efficace et surtout intemporel. En effet, comment prendre une ride lorsque l’on utilise des recettes aussi simples ?
Alors même si le résultat de cette timide tentative de modernisation est plutôt une réussite, nous restons loin du niveau des derniers albums d’un groupe comme Europe qui a totalement réussi sa mutation. Gageons donc que Tesla, à l’instar d’un Mötley Crüe qui a suivi la même démarche il y a plus de 10 ans avec son album du même nom, tiendra compte de ce succès incomplet pour nous revenir dans quelques années avec des guitares accordées un ton moins grave et un album de Big rock à « l’ancienne ».