D’après le peu d’informations que l’on trouve sur le net, Coste Apetrea serait apparemment un guitariste de légende en Suède… Certes… Mais pour une légende, les informations et les chroniques ne courent pas les rues… Ce que l’on reconnaît de suite par contre, c’est sa ressemblance avec Frank Zappa : cheveux mal coiffés, moustache et Gibson SG entre les mains. Pour faire court, Coste n’est pas tout jeune, il débute en 1972 dans la formation « Samla Mammas Manna » avant d’intervenir dans diverses collaborations musicales tout en produisant sa propre musique en solo. Coste semble réputé pour sa production musicale dans un registre aux fortes couleurs jazz.
Avec « Suprisingly Heavy », Coste décide d’explorer d’autres registres musicaux que ceux auxquels il est associé (jazz-rock principalement), à savoir le métal et le shred… L’album démarre par le titre éponyme, destiné à donner le LA. En effet, la distorsion est présente et les rythmes asymcopés fusent.
Si l’objet est apparemment de dénoter de ce que Coste fait habituellement, ce « Suprisingly Heavy » sonne d’entrée de jeu comme surjoué ! On sent que l’intention est ici d’étaler et de concentrer différentes influences heavy. Le titre donne donc l’impression d’un collage de différentes parties, de manière un peu décousue… Il y a de l’idée mais l’ensemble fait trop patchwork. Sur fond de rythmique bien grasse et de patterns de batterie assez improbables, on alterne quelques plans Vaiesques avec des plans shred plus Satrianesques (période « Satch Boogie »).
Le son général est un peu ramassé, celui de la gratte est assez brut, parfois un peu ‘crasseux’ et les batteries semblent programmées (n’ayant pas le livret de l’album, je ne peux pas être catégorique, je me fie donc à mon oreille). Apparemment, Coste assurerait tous les instruments à part la batterie sur un titre : selon moi, c’est peut-être le titre « Macho », ou bien « Mental Oil », où la batterie semble plus « réelle ».
Même si la dominante de l’album est instrumentale, on trouve quelques titres avec du chant dans la première moitié de l’album, comme « Don’t Hold Back », « Pumping Hello » ou encore « Macho ». Le grain de chant est d’ailleurs assez bon, bien rock et vintage. On trouve aussi dans l’album des petites touches acoustiques hispanisantes comme dans le final de « Pumping Hello » ou dans « Kolkata Traffic ».
Globalement, on oscille tout de même entre passages heavy, phrasés shred, riffs rock laissant place à une ambiance plus jazzy pour passer par un break rappelant les expérimentations de Zappa avant d’envoyer à nouveau la sauce… On passe rapidement d’un jeu très technique et chargé à un jeu très épuré et aérien. Ces changements sont appréciables mais on est tout de même, dans cet album, face des enchaînements s’avérant assez hétérogènes et l’on cherche une unité que l’on ne trouve pas.
Cet album manque donc d’une certaine homogénéité. Le son de batterie n’est pas convaincant les compositions instrumentales sont moyennes et les titres chantés assez convenus. Malgré un jeu de guitare convaincant et quelques bonnes idées, « Suprisingly Heavy », par son aspect fourre-tout, aura peut être du mal à trouver son public.