"The Jester Race" est le deuxième album des suédois d’In Flames, et peut être considéré comme le véritable départ de la carrière du groupe. En effet, "Lunar Strain" sorti en 1994, avait montré une formation certes efficace et ambitieuse, mais bien différente de celle que nous retrouvons ici. Entre-temps, le groupe a trouvé sa voix, en la personne d’Anders Friden, qui échange avec Mikael Stanne son poste de chanteur dans Dark Tranquillity, ainsi que son deuxième guitariste avec Bjorn Gelotte. Le chassé-croisé des chanteurs est certainement ce qui est arrivé de mieux pour les deux groupes tant leurs carrières respectives vont s’en trouver boostées.
Cette fois, le son est à la hauteur des espérances, puissant et très clair. En outre, In Flames propose un contenu plus Heavy et aussi plus mélodique, avec nombre de break typiques du genre tout en conservant les aspects Death Metal du chant qui reste agressif et de la batterie qui utilise souvent les blast beats. Et même si l’ombre d’At The Gates plane toujours, les Suédois imposent leur identité en mariant les influences Heavy du guitariste Jesper Strömblad, qui a composé l’essentiel du disque, et celles de ses camarades, Bjorn Gelotte et Anders Friden, plus adeptes de Death.
"The Jester Race" débute avec l'imparable 'Moonshield', parfaite illustration du genre, alternant passages acoustiques et mélodiques. Dans la même veine, l’excellent instrumental 'The Jester’s Dance', permet à In Flames de définir un style qui fera sa force dans nombre de ses futurs albums. Cet excellent début se confirme sur le plus puissant 'Artifacts Of The Black Rain', énorme titre avec ses harmonies de guitares parfaitement adaptées au chant d’Anders Friden et ses superbes soli.
Dans un genre plus Death Metal, les excellents 'Graveland' et 'Lord Hypnos' mettent en avant la batterie et le chant plus agressif, tout en gardant, sur le second, des harmonies de guitares à la Iron Maiden. Nous citerons également le titre éponyme, qui débute par une courte introduction acoustique et propose un chant plus varié, même si il reste encore bien guttural. Enfin, nous trouvons une nouvelle version de 'Dead Eternity', un des premiers titres du groupe, complètement retravaillé et qui se fait ici plus mélodique avec quelques énormes breaks.
Ce "The Jester Race" est un coup de maître pour une formation prête à prendre son envol. Le potentiel affiché est énorme et, malgré les grandes qualités de cet opus, il laisse à penser qu’In Flames parviendra facilement à faire encore mieux par la suite. En attendant, nous ne saurions trop conseiller aux novices de se pencher sur ce disque pour comprendre ce que sont les racines du death métal mélodique.