Ce nouvel album de Paradise Lost arrive très rapidement après Believe in nothing sorti un an auparavant. Le groupe a entre-temps changé de maison de disques, EMI n’ayant pas renouvelé leur contrat après l’échec commercial des deux précédents albums. Le groupe repart donc chez GUN Records, du groupe BMG.
De nouveau Paradise Lost fait évoluer son style. Après un Host très électronique et un Believe plus orienté rock, le groupe revient en partie à ses racines avec son album le plus orienté guitares depuis Draconian times. Et disons le tout de suite, on a à faire à son disque le plus inspiré depuis One Second.
Si la tonalité du disque est toujours aussi sombre, le groupe semble avoir de nouveau confiance en lui. L’album commence avec un morceau assez martial, Isolate. L’ensemble est bien métal même si le côté électronique est très présent, dû au travail de Rhys Fulber et de Gregor Mackintosh.
Erased, le single, se rapproche par son intro du passé de Paradise Lost. C’est un morceau très efficace renforcé par une voix féminine de toute beauté et agrémenté par la participation de Lee Dorian de Cathedral. Nick Holmes retrouve aussi une partie de sa voix rageuse Il sait se nuancer pour éviter un aspect trop répétitif aux morceaux.
L’album contient ainsi bon nombre de pistes efficaces taillés pour la scène, tel Symbol of life, Self obsessed, excellent titre, puissant et entêtant, rappelant parfois la période One Second, ou encore Perfect Mask, très martial aussi. Certes des défauts subsistent. Un ou deux titres paraissent superflus tels Chanel for the pain n’apportant rien de bien neuf, et on est encore assez loin du très haut niveau de Draconian times.
Nous voici donc devant un bon album qui permet à Paradise Lost de revenir sur les devant de la scène alors qu’on le croyait perdu. Qualité rare dans la musique, la formation suit sa voie sans se soucier ni de la mode, ni des desideratas de ses fans.
A noter que sur l’édition limitée (un superbe digipack) on retrouve deux reprises dont l’excellente Xavier de Dead Can Dance.