Comment appréhender de manière explicite la longue carrière musicale de Sammy Hagar ? Le redrocker dispose d’une manne discographique particulièrement conséquente, à commencer par l’illustre et mythique album Montrose de 1973, jusqu’à son arrivée au sein d’un gang américain des plus populaire entre les années quatre vingt et quatre vingt dix, Van Halen. Entre temps, l’artiste a pondu une flopée d’albums sous son propre nom. Cette quantité de production en solo recèle bien évidemment des hauts et des bas. Alors plongeons sans plus attendre sur "Cosmic Universal Fashion", sa dernière création en date.
Ce musicien et également homme d’affaires avisé dispose d’un carnet d’adresses bien copieux, à l’image de sa renommée dans le monde du hard rock. En effet, de nombreux et prestigieux invités viennent lui prêter mains fortes sur les compositions de "Cosmic Universal Fashion". Imaginez tout de même cet alléchant panel de guitaristes composé de Billy Duffy, Neal Shon et Billy Gibbons pour donner le change au redrocker. L’ex bassiste de Van Halen Michaël Anthony, ainsi que Matt Sorum sont également de la partie…
Avec cette pléthore de musiciens en guise d’invités de marques, cette nouvelle production se doit de marquer les esprits à plus d’un titre. Mais en toute objectivité, "Cosmic Universal Fashion" demeure surtout un album très inégal. Sans entrer dans une fastidieuse description piste à piste, il est évident que quelques titres intéressants, comme par exemple "Pyscho Vertigo" aux contours "zeppelinesques" fort bien maîtrisés ou encore un "Peephole" qui émerge sur un tempo métal bien senti, subissent le contre-coup d’une forme d’éclectisme quasi permanente.
Sammy Hagar s’engage dans des contrées à effet moderne, comme le reflète le titre éponyme vaguement hip-hop et plutôt décevant, mais également sur une composition comme "Switch On The Light", pas franchement inspirée. Cette abondance de styles en forme d’empilage assez bancal donne l’impression que ce musicien joue à Docteur Jekyll et Mister Hyde, au point d’y laisser de côté sa véritable personnalité. D’ailleurs, la reprise de "Fight For Your Rights To Party" des Beasty Boys, suffisamment pathétique, n’a pour but que de prouver l’excellente forme physique de Sammy Hagar.
Et si "Cosmic Universal Fashion" s’annonce pourtant étonnant à la première écoute, il devient assez vite décevant car exempt d’un fil conducteur clairement exprimé. La diversité est certes un élément à prendre en compte lors de la conception d’un album, mais en rabattre à ce point ne peut qu’aboutir à un résultat dispersé où l’intérêt de l’auditeur se réduit comme peau de chagrin.
Gageons simplement que ce "Cosmic Universal Fashion" ne sera qu’une remise en forme, voir un entraînement consécutif au nouveau et prometteur projet de Mister Hagar qui doit prendre forme en 2009 sous le nom de Chickenfoot. En attendant nettement mieux de la part du redrocker, ce nouvel album n’en est finalement "qu’un de plus" à ajouter à une longue liste déjà existante.