Mantic Ritual, est un quartet formé en 2005, originaire de Pittsburgh, Pennsylvanie. Ils s’appelaient auparavant Meltdown, mais ont changé de patronyme pour éviter la confusion avec d’autres groupes. Ce « Executioner » est leur première production, qui s’inscrit dans la mouvance « revival » du thrash.
Pas d’influence « core » ici, Mantic Ritual nous replonge aux sources mêmes du thrash, en proposant une musique très « old school », qui rassemble même les influences punk et speed du début du mouvement, tant dans la rapidité d’exécution que dans le chant (« One By One », « Executioner »).
Par contre, la production est claire, sans fioritures, et les musicos ne sont pas manchots. Ils peuvent sans forcer nous gratifier de plus de 3 accords; c’est même parfois technique (« Death And Destruction »), mais cela reste efficace. Car le but de nos 4 sbires et de leur musique n’est pas de nous impressionner, mais bien de nous nettoyer les conduits auditifs, avec application, pugnacité, insistance, et sans faiblesse. Il faut d’ailleurs, comme souvent, quelques écoutes attentives pour sortir de la linéarité apparente.
A épingler en priorité, la troisième plage, « Black Tar Sin », une pièce de 7 minutes, divisée en plusieurs mouvements, bien enchaînés et dotés de vocaux variés bien déchirés, et de quelques envolées de guitares qui font le plus grand bien. Une petite gâterie pour amateurs du genre. Une autre plage « Souls » fait également plus de 7 minutes, mais elle est plus convenue avec un thrash bien développé mais sans surprise.
La surprise, elle arrive avec « Blackout », une reprise des Scorps, pas besoin de le rappeler. C’est sans complexe que nos ricains la dépoussièrent, nous la revitalisent. C’est hélas aussi là, que l’on mesure le manque d'accroche directe de beaucoup de titres et la marge de progression vers un thrash de plus haute volée. Heureusement, apparemment décomplexés par cette reprise, les Mantic Ritual poursuivent tous les pieds sur tous les champignons qui passent, avec « Thrashatonement » et « By The Cemetery », rapides et concis. « Next Attack » qui clôt l’album, est peut-être le morceau le plus mémorable à tous niveaux (riffs, soli, vocaux).
Rien à redire donc sur ce skeud bien fourni si ce n’est son manque d'originalité et un certain manque d'audace dans leurs propres compositions. Mais le potentiel est bien là !