Après un mini album de reprise (« B’ Sides Ourselves » et sa superbe cover du « Delivering The Goods » de Judas Priest) paru en 1992, Skid Row revient avec « Subhuman Race», et la déception est énorme.
Alors que « Skid Row » (1989) était une entrée en matière très réussie et que « Slave To The Grind » (1991) avait dévoilé un groupe hargneux et audacieux, ce troisième album voit le groupe se fourvoyer totalement.
Le son agressif, qui transcendait les compositions du Skid, a disparu au « profit » de sonorités louvoyant vers le Grunge (« Eileen ») desquels il est très difficile de faire ressortir les différents instruments.
La voix de Sebastian Bach a perdu de son mordant. Il ne monte que très rarement dans les aigus et sollicite sa voix bien moins qu’auparavant. Le principal changement vient du fait que son chant, qui reste tout de même d’un très bon niveau, évolue plus dans les graves que par le passé.
Même les compositions sont moins (peu) inspirées. Quel est en effet l’intérêt d’un « Beat Yourself Blind » ou d’un «Into Another » ? Même la ballade (« Breakin’ Down »), domaine dans lequel Skid Row a toujours brillé est fade et sans aucun intérêt…
Alors, cela veut-il dire qu'il n'y a rien à retirer de ce naufrage ?
Ne soyons pas trop négatif, quelques titres restent d’un très niveau très correct, « Bonehead » et ses relents punks, ou « Remains To Be Seen » et sa voix travaillée. Mais cela fait bien peu pour un groupe qui nous avait habitué a tellement plus.
Force est donc de constater que l’ensemble est bien indigeste et sans saveur, la production trop massive de Bob Rock participant grandement à cet échec.
Par foncièrement mauvais, mais sans intérêt, tout juste moyen.
Le groupe ne survivra d’ailleurs pas à cet album, Sebastian Bach se faisant remercier et Rob Affuso quittant le groupe peu de temps après.