Guillaume de la Pilière n'est pas un nouveau venu dans le monde du rock progressif, puisqu'il fut le fondateur du groupe Versailles qui a commis 4 albums entre 1991 et 1998. Depuis, il a tenu la guitare dans le denier album de Mona Lisa (De l'ombre à la lumière - 1998) et sorti 3 albums solo dont ce Requiem Apocalyptique paru chez Musea en 2008.
Les deux particularités marquantes de cet album sont qu'il ne comporte qu'un seul titre de plus de 45 minutes et qu'il n'est interprété que par un seul musicien. GdlP est derrière tous les instruments sans exception, jusqu'au chant. Avant l'écoute, on peut imaginer qu'il s'agit là d'une oeuvre Oldfieldienne, mais que nenni ! D'aucuns s'extasieront de la performance, et j'entends d'autres qui crient au génie alors que ce requiem me laisse de glace. Qu'a-t-il d'ailleurs d'apocalyptique à part le titre ?
Mon premier contact avec ce disque a été le riff de guitare qui sonorise le site de GdlP et qui m'a semblé prometteur, mais j'ai vite déchanté quand j'ai procédé à la première écoute complète de cette pièce monolithique.
Tout n'est pas mauvais, loin de là, sinon c'est ma note qui aurait été apocalyptique, mais il difficile de prendre du plaisir avec une composition dont la constitution monobloc ne permet pas de passer à la plage suivante. Sur n'importe quel disque la possibilité de sauter un titre permet de passer outre une partie dérangeante, alors que ce requiem doit être digéré dans son intégralité ... ou pas ! Mes reproches se portent sur des longueurs insupportables où GdlP s'éloigne du mélodique pour donner dans des expérimentations bruitesques (surement un avant goût de l'apocalypse). Le chant m'exaspère aussi par moments par sa théâtralité exagérée. N'est pas Christian Décamps qui veut !
Au final, les quelques passages particulièrement inspirés où GdlP démontre un vrai talent d'instrumentiste, autant aux claviers qu'à la guitare, sont noyés dans une masse insécable qui ne permet de les apprécier à leur juste valeur. Qu'il existe un public capable de goûter ce "Requiem" est tout le mal que je souhaite à Guillaume de la Pilière... Pour ma part, je vais remettre "Le cimetière des Arlequins" dans mon lecteur de CD.