Suivant un rythme régulier, In Flames propose son 7ème album moins de deux ans après « Reroute To Remain ». Ce dernier lui a permit de s’ouvrir de nouveaux horizons, car en changeant assez radicalement de formule musicale, le groupe s’est offert un nouveau public et le succès commercial fut largement au rendez vous. In Flames a, de plus, beaucoup tourné, notamment en effectuant la première partie de Metallica, lui permettant aussi d’accroître largement sa notoriété.
Ce nouvel album se place dans la droite lignée de son prédécesseur, avec pas mal de voix claires, le plus souvent trafiquées, des samples et des effets électroniques très présents. Encore une fois, les guitares sont massives, donnant souvent l’impression d’un mur sonore, alors que les soli se font rares. Le son, quand à lui, est un peu moins soigné, assez cru sur certains passages. La mélodie est un peu mise de côté et la batterie sonne parfois assez mécanique et peut s’avérer désagréable au final. Toutes ces caractéristiques aurient tendance à rendre l’ensemble moins immédiat
Le disque commence d’ailleurs avec un titre assez difficile à digérer, « F(r)iend », qui prend l’auditeur par surprise avec son aspect purement brutal. Dans celui-ci, le groupe semble vouloir mélanger son passé avec ses nouvelles influences modernes. La surprise passée, In Flames ne semble pas particulièrement à l’aise dans ce style. Le titre suivant, « The Quiet Place » est, par contre, une véritable bombe dans l’esprit de « Reroute To Remain », avec ses vocaux clairs, ses claviers au premier plan et ses guitares ultra puissantes sur un refrain très accrocheur. Le tout est taillé pour le live où il devrait faire un carton.
La suite alterne le très bon, le bon et le moins. Dans le très bon, nous retiendrons « Dead Alone » et ses belles alternances vocales sur une musique très teintée de samples, ainsi que « Like You Better Dead », titre très accrocheur sur lequel le mariage des guitares et des claviers est particulièrement réussi, en plus d’un refrain encore une fois bien trouvé.
Le simplement bon est représenté par « Touch Of Red », marqué par le très bon travail vocal d’Anders Friden qui utilise toutes les palettes de son talent. « My Sweet Shadow », autre titre où les parties électroniques se taillent la part du lion reste de qualité même s’il semble être un peu en pilotage automatique. Il est cependant taillé et pensé pour cartonner en concert. La ballade « Evil In A Closet » est assez sympathique, même si elle casse un peu le rythme du disque.
Dans le moins bon, « In Search For I » n’apporte rien de bien neuf. Le titre tabasse pas mal avec toujours les claviers sur le fond mais laisse l’impression d’avoir été entendu maintes fois. En plus, le solo est loin de la qualité habituelle. C’est également le cas des deux titres suivant, « Borders And Shading » titre plus lent, et « Superhero Of The Computer Rage » plus speed mais vite oublié et dont les parties de batteries sont même un peu agaçantes.
La fin du disque retrouve heureusement quelques couleurs avec « Dial 595-Escape », nettement plus accrocheur avec son riff d’entrée et ses excellents effets de synthés, avant des soli cette fois très réussis et mélodiques, puis avec le très entraînant « Bottled », qui bénéficie d’un excellent riff, et de très bons effets sur les voix.
« Soundtrack To Your Escape » se veut donc un cru honnête d’In Flames, mais, en ne proposant que bien peu de nouveautés, il apparaît comme le premier album du groupe qui soit en retrait par rapport à son prédécesseur. Même si le succès commercial du disque sera au rendez-vous, la formation semble un peu avoir perdu la flamme qui l’animait. In Flames nous avait habitué à proposer plus que l’application d’une simple formule...