Projet fondé autour de Claudio Ravinale connu pour être également membre de Disarmonia Mundi, 5 Star Grave arpente la scène italienne depuis 1996. Elle s’est réellement fait connaître en 2006 en sortant un EP « The Zero Hour » qui a recueilli les suffrages d’une partie de la jeunesse transalpine et notamment celle amatrice de sport de glisse qui a pris comme support deux des trois titres de l’EP dans des vidéos retraçant ses exploits. Mais c’est réellement en 2008 que le combo connaîtra la consécration en se voyant décerner le titre de meilleur groupe italien de metal au tour préliminaire du « Metal Battle » mais surtout avec la sortie du premier album « Corpse Breed Syndrome ».
Ceux qui pensaient que la présence de Claudio Ravinale au sein de Disarmonia Mundi et 5 Star Grave faisait de ce dernier un nouveau clone de Soilwork en seront pour leur frais. En effet, si Disarmonia Mundi avait suivi le chemin tout tracé d’un mélodeath made in Soilwork en poussant le mimétisme en engageant au chant Björn "Speed" Strid il n’en est rien pour 5 Star Grave. A cet égard, si Disarmonia Mundi est sans conteste la réponse italienne à Soilwork, 5 Star Grave pourrait être celle à In Flames. Cette comparaison se justifie notamment au niveau du chant, la tessiture assez aigüe de Claudio Ravinale peut s’apparenter à celle d’Anders Friden. Et c’est là où le bât blesse, serait-ce dans un souci de se détacher de la comparaison avec son homologue italien, toujours est-il que Claudio Ravinale, malgré des capacités vocales assez étendues, cantonne sa prestation à des vociférations stridentes assez caricaturales lorgnant du côté black (comme sur « In Bed With the Dead ») ! Dans le même ordre d’idée, on regrettera, par moment, la tessiture des claviers un peu trop éthérée sonnant très Bontempi, ce qui est peut-être l’effet recherché tant on sait que ce nom est significatif de succès transalpins… mais en cyclisme ! Ces deux bémols sont d’autant plus préjudiciables que les références sont à trouver du côté du cinéma extrême qu'il soit pornographique ou d’horreur. Si pour le premier, la teneur musicale n’a que peu d’importance, pour le second, la couleur de « Corpse Breed Syndrome » est assez éloignée de celle que l’on se fait de morts-vivants !
Abstraction faîte de ces considérations qui peuvent être rédhibitoires pour certains, « Corpse Breed Syndrome » est un condensé de mélodeath, véritable exhortation aux headbangs, comme en témoignent les riffs ultra catchy de « Ain’t That Saint » (ode au cinéma pornographique comme l’indique les gémissements féminins en arrière plan), « Slighty Slutty Behaviour » ou encore « Cut You Out »…
Au final, 5 Star Grave propose un premier album plein de promesse et si le sextet ne se fait pas déchiqueter par les zombies environnants et gomme les erreurs liées à l’inexpérience du premier album, il se pourrait bien que nous tenions en ce combo une nouvelle alternative italienne au mélodeath suédois.