Si vous croyez que Tourniquet est un nouveau venu sur la scène metal, vous vous trompez gravement. Ils en sont à leur13ième année au service du genre. De quoi leur porter malheur ? Pas vraiment puisque Where Moth And Rust... suit tranquillement le chemin progressif entamé sur les albums précédents.
Tourniquet n’est pas un groupe ordinaire, c’est un groupe américain de « White metal », un métal ouvertement chrétien et qui prêche en quelque sorte la bonne parole. Comme nos amis australiens de Mortification dont la musique est vraiment mauvaise. De plus, Tourniquet aime les excès : nom bizarre, titres cryptés et à rallonges ( le pire c’est que « Where Moth And Rust Destroy » est vraiment le refrain du premier morceau et il passe bien ! ! !) et nombre incalculable de riffs par minute. Le groupe fait du trash traditionnel, parsemé de passages progressifs, que ce soit dans la structure des morceaux ou dans l’inclusion d’instruments à cordes. ( Drawn And Quartered).
En fait, on se rend rapidement compte que les passages réellement intéressants sont ceux où Tourniquet réussit à mélanger trash et mélodie, sans chercher à inclure des violons ou des claviers. Healing Waters Of the Tigris est un très bel exemple du gros potentiel des américains. Là où ça coince, c’est le chant qui semble hésiter entre mélodie et cris. Cette hésitation pourrait aussi s’appliquer à l’ensemble de l’album : modernité/traditionalisme, mélodie/agressivité. Deux invités de marque viennent épauler le groupe sur les solos, Marty Friedman dont le touché exceptionnel est immédiatement identifiable (Convoluted Absolutes) et Bruce Franklin (Trouble).
Finalement on tient là un album mitigé, dont la production reste médiocre et bâclée mais qui garde quand même plusieurs bons passages qui le rendent intéressant. Aller les gars, on est quitte.