En 1976 UFO jeta à la face du monde du Rock ce « No Heavy Petting » juste après avoir marqué les esprits avec « Force It » l’année précédente, et juste avant de faire craquer les foules avec « Lights Out » l’année suivante. Hé oui lecteur ébahi, quand les vieux croulants vous agressent le moi-intérieur (on disait pomper l’air de ce temps) avec leur sempiternelle « grande époque », ils n’embellissent pas forcément le passé ! En ces années-là Monsieur, on faisait des albums tous les ans !...
« No Heavy Petting » a moins cassé la baraque que ces deux petits camarades et c’est immérité, je vous le dis et je vais de ce pas vous le prouver.
Premièrement, c’est avec ce disque que le groupe introduit officiellement en son sein un claviériste (même si des claviers apparaissent sur « Force it ») et, les amateurs de l’OVNI anglais ne me lapideront pas, le charme de ce groupe provenant en partie de l’habile utilisation de cet instrument, il s’agit-là indéniablement d’un élément qui a eu son importance. Paul Raymond n’est pas encore dans la bande (il faudra attendre « Lights Out ») et c’est Danny Peyronel qui s’y colle. Ne minimisons donc pas l’importance de ce garçon.
Deuxièmement, si l’album « Lights Out » avait accouché, avec son titre éponyme, d’un riff mémorable, comme « Let It Roll » sur « Force It », « No Heavy Petting » nourrit aussi en son sein un morceau sévèrement riffé. « Natural Thing » est en cela aussi énorme et propose en bonus un break grandiose où le piano s’impose en maître.
Troisièmement, si « Love To Love » est une tuerie de ballade sur « Lights Out », le couple, beau à pleurer, que forment, sur "No Heavy Petting", « Belladonna » et « Martian Landscape » est capable de provoquer un début d’humidification de l’œil gauche de Vladimir « mâchoire bloquée » Poutine.
Quatrièmement, cet opus contient également le magnifique « I’m A Looser » et un solo avant-gardiste du Schenk sur « Reasons Love » que n’aurait pas renié Edward Van Halen (qui n’avait que 21 ans à l’époque et qui ne fera très mal que deux ans après).
Il est à noter que le titre « A Fool In Love » est une reprise de Frankie Miller le co-auteur avec Phil Lynott de « Still In Love With You » (je dis ça parce que j’aime bien Phil Lynott).
Le remastering de l’album permet d’écouter cinq titres supplémentaires, dans le ton de l’opus, dont une reprise ("All Or Nothing") des Small Faces groupe de rock britannique qui a été, avec les Who et les Kinks, l’emblème du mouvement musical et social londonien des Mods et une autre magnifique ballade « All The Strings ».
Alors, faites-vous un coup de revival, offrez-vous ces 14 beaux moments, mettez un pantalon large, une chemise bigarrée (ou le maillot de Saint Etienne !), laissez-vous pousser les cheveux - un peu de mise en scène quand même, UFO c’qui faut - et passez-vous cette petite perle à fond, soyez assurés qu’il pleuvra des fleurs (Lynott t’es carrément schizo, un jeu de mot à deux balles et de la poésie de quatre sous dans la même phrase, faut consulter…).