Voilà un groupe qui aime cultiver étrangement le mystère. Tout d’abord, un nom, Piarevaracien, à la signification obscure aussi difficile à prononcer sans un certain effort que pérépatéticien. Ensuite, malgré des recherches sur la "toile", personne ne sait qui se cache réellement sous ce nom. Il semblerait pourtant que le groupe ait des accointances avec un autre groupe bélarusse de black métal nommé Infestum. En effet, il se pourrait que le guitariste d’Infestum officie derrière la basse de Piarevaracien. Enfin, que penser d'un artwork très sombre, laid, presque noir qui n’incite pas à se précipiter sur l’écoute du premier opus de cet obscur groupe.
Pourtant, à ne se fier qu’à ses a priori, il serait dommage de passer à côté de la musique de Piarevaracien. Produit par le label Bonx (ou Vohl) Records et distribué par Coyote Records, ce "Torny Shliach" est un disque de pagan métal franchement enthousiasmant. Le son un peu rêche et sec n’est pas sans rappeler le son punk/oï de certaines productions germaniques et slaves. D’ailleurs après l’introduction guerrière que constitue le premier titre, le morceau "Na Belai Zemli" s’avère être un titre mid tempo mélange de folk/punk burné.
En dépit d’une voix principalement gutturale, la musique de Piarevaracien s'avère être plus un mélange de folk, de pagan métal et de punk que du black métal à proprement écouter. Le côté folk est très affirmé, pas tant par le recours systématique à des instruments traditionnels, que par l’abondance de mélodies plus ou moins folkloriques sentant bon le terroir. On appréciera à sa juste valeur l’utilisation d’une sorte de flûte qui mène frénétiquement la danse pour un tempo endiablé sur le titre "Oi, Sontsa" et qui se fait enchanteresse sur le morceau "Kupalskaya". D’ailleurs sur ce dernier titre vient se poser un chant féminin pour une mélodie vocale de toute beauté et terriblement entêtante.En fait, le but de Piavaracien semble avoir été de faire vivre, sous une forme métallique, le folklore bélarusse. Les trois dernières compositions seraient même des arrangements de chansons nationales.
Musique aux propos certainement patriotiques, voilà, malgré tout, une bien belle combinaison entre un métal percutant et un foisonnement de jolies mélodies plus ou moins entêtantes. Ce "Torny Shliach" a de sérieux arguments à faire valoir pour largement combler les amateurs de pagan métal en général. Il ne reste plus qu'à espérer que Piarevaracien ne soit pas le projet d'un seul et unique disque.