C'est seulement à 17 ans d’âge moyen que ce jeune trio sort son premier album. Nous sommes alors en 2003 du côté de l'état de Washington et la formation qui connaît alors son line-up définitif donne naissance à un éponyme après déjà deux EP's sous un autre patronyme mais toujours sur fond de référence historique du nom de Thirty Years War (traduisez La guerre de Trente Ans). Cinq ans plus tard, The Fall Of Troy revient déjà avec un quatrième album de nouveau produit par Matt Bayles (Isis, Mastodon,…) et qui reste dans la lignée des derniers opus.
Comme quoi le talent n'attend pas le nombre des années, les américains se font rapidement remarquer à leur début grâce à un rock survolté, polyrythmique et musicalement assez proche de At The drive-In ou The Mars Volta. Et d'entrée de jeu, ce qui saute aux oreilles, outre une excellente production, c'est manifestement cette grande maîtrise notamment sur les passages les plus techniques avec en tête Thomas Erak, chanteur et guitariste, qui dirige avec une assurance remarquable les rênes de ce cheval farouche, rajoutant à cette exaltation générale sa voix entre chant clair et aigu, et scandements hurlés. Sur les cinq longs chapitres de cette odyssée, s'enchaînent ainsi arpèges fougueux, accords survitaminés et changements de rythmes constants.
C’est pourtant sur une copieuse introduction lente et planante que démarre comme un diesel « Chapter I : Introverting Dimensions », simple échauffement avant l’entrée en piste de la cavalerie. Entre ardeur plutôt allègre et agressivité explosive, les américains se font visiblement plaisir de manière communicative. La batterie de Andrew Forsman, précise et dotée d’un certain savoir-affaire, finit de chauffer l’ambiance portée au final à ébullition. En dix minutes de temps, le trio crée un éventail de sensations, en visitant des ambiances multiples : aériennes, fringantes ou encore rageuses.
A l’instar de ce dernier titre, les suivants disposent des mêmes caractéristiques, mettant à leur tour en évidence la dextérité de ce tiercé gagnant ainsi que des compositions plutôt démonstratives mais aux visages changeants.
Phantom On The Horizon est un album revigorant, dédié aux amateurs d'émotions vives, variées, de structures alambiquées, et qui malgré sa courte durée – moins de quarante minutes – devrait faire vivre à ceux qui adhèreraient à cette aventure de fortes secousses.