L’année passée, « Moving Pictures » avait déjà salué l’avènement des synthés chez Rush. Pas encore omniprésents, leur importance grandissante avait toutefois marqué les esprits. « Signals » aura vu leur consécration. Ils sont désormais presque aussi importants que la guitare d’Alex Lifeson.
Cette omniprésence des synthés apporte une nouvelle ambiance dans les compositions, celle-ci colle d’ailleurs parfaitement à un des thèmes majeurs de l’album : la révolution technologique de l’information. « Digital Man », « The Analog Kid », « Chemistry », sont autant de titres consacrés à ce sujet, titres « futuristes » à l’époque. Certes, le son est de ce fait plus clinique, mais on est loin d’Ultravox quand même ! Car à côté de cela, la guitare groove, sonne parfois rythmiquement Reggae (vous avez-dit Police ?) et on peut même entendre un violon (« Losing It »). Non, Rush n’a pas disparu. Ecoutez pour vous en convaincre la basse de Geddy Lee qui ronfle toujours de manière envoutante et les coups de génie du batteur Neil Peart qui sont toujours aussi étourdissants.
Ce magnifique disque est rempli de titres majeurs, joués encore souvent en public (« Digital Man », « Subdivisions »), de chansons marquantes car peu courantes dans leur style, comme « Losing It », une des rares ballades du groupe, et de mélodies à rester sans voix comme « Subdivisions » et « Analog Kid » ou encore « Countdown » qui évoque un décollage de navette spatiale de manière étonnante.
Même si elle reste toujours technique, ""Signals" présente une volonté d’une plus grande accessibilité de la musique de Rush. Rempli de titres majeurs qui ont fait sa renommé, nous avons sans doute ici l'album idéal pour découvrir l'univers d'un groupe si particulier et souvent précurseur.