Ceux qui lisent régulièrement les pages de Music Waves le savent bien, les groupes de Rock Progressif sont nombreux et d'origines très diverses. Fear of Flying nous vient des Etats-Unis (Saragota dans l'état de New-York), et nous propose ici son troisième disque, le premier étant totalement et définitivement épuisé ("Parents Tend to Oxygen First"), et le second s'intitulant "More Attempts at Perfection". Fear of Flying est essentiellement distribué via le net en téléchargement.
Je disais "nombreux". Cela sous entend qu'il y a le choix. Chaque groupe doit donc essayer de se sortir du lot afin d'attirer l'attention. Fear of Flying, dont tous les membres sont d'excellents musiciens, parvient-il à se distinguer ?
Cet album éponyme est constitué de 9 titres, relativement courts à l'exception de "Fear of Flying" et "The Battle". La palette des styles va de l'AOR progressif à la Asia, pour lequel le groupe a ouvert en concert aux USA, au Rock et Néo Progressif, avec des passages déviant vers le Métal Progressif. Pas de monotonie donc. Autre remarque générale, les guitares penchent plus vers le métal que vers le style de Steve Hackett ou Roine Stolt. 3 instrumentaux permettent d'ailleurs au guitariste Carm Grasso de mettre en valeur sa technique irréprochable.
Que vous aimiez IQ (avec "Someday") Genesis (un peu partout, de façon assez diffuse), Yes (les claviers de "Prémonition"), vous trouverez des points de référence. Jusqu'à la classique intro avec la recherche de station de radio (souvenez-vous "Forgotten sons" de Marillion) qui semble un peu passée aujourd'hui. Mais attention, toutes ces influences ne sont pas criantes, et le style général de FoF ne s'apparente pas à ces groupes anglais. Par exemple, "Hard Times" m'a irrémédiablement fait penser à "Maneater" de Hall and Oates, qui date de 1982 et qui ne peut guère être intégré dans la catégorie 'Progressive'.
Maintenant que vous savez un peu plus à quoi vous attendre, parlons un peu de la production. C'est à mon sens un des points faibles de cet album. Le mixage fait penser à une maquette de qualité, sans plus, et c'est bien dommage. La caisse claire, qui n'est pas sans rappeler celle de Bill Bruford avec Yes, est de temps en temps trop en avant, les claviers ressortent parfois un peu trop et la guitare disparait sporadiquement.
Même si cela n'est pas rédhibitoire, ces petites erreurs s'ajoutent à un niveau de composition qui, sans être inintéressant, n'a rien de remarquable et de fait, ne permet pas à cet album de ressortir du lot. Je vous conseille d'aller jeter une oreille sur leur Myspace afin de vous faire une idée plus précise de ce que FoF peut offrir, peut-être y trouverez-vous votre compte...