Quoi ? Arcturus ? Encore un super groupe de black ultra violent qui, sous prétexte d’avoir inclus des claviers et du chant clair, prétend faire de la musique progressive ? Oui, Arcturus est un super groupe dont les membres viennent du black. Oui, il y a des claviers et du chant clair, mais le nouvel album, The Sham Mirrors, est vraiment une très belle réussite de....metal progressif !
Il n’y a plus de doute, Arcturus ne fait plus de black metal, même s’il reste quelques passages rapides par-ci par-là. La musique est très difficile à décrire : les structures sont compliquées et le tout baigne dans une ambiance assez sombre et froide, comme si tout se déroulait dans l’espace.
En effet, cette musique a un côté très théâtral avec cette voix limpide tantôt puissante et tantôt fébrile et ces passages de piano extrêmement dramatiques et graves. Ecoutez le mélancolique Nightmare Heaven ou Ad Absurdum par exemple.
Les guitaristes Valle et Gravem font absolument tout ce qu’ils veulent : des riffs rapides et puissants, des solos et des passages mélodiques d’une beauté glaciale (le tonitruant Kinetics). Il faut souligner également la présence de nombreux passages électroniques et le travail phénoménal de précision du batteur Hellhammer (encore un norvégien qui ne chôme pas!).
Chaque titre possède une personnalité forte et unique, des passages calmes et des accélérations. Bref, chacun de ces 7 morceaux constitue un acte de la pièce.
Il n’est donc pas étonnant que The Sham Mirrors soit un album assez difficile à aborder. Il faut vraiment plusieurs écoutes pour déceler les richesses et subtilités d’une musique de très haute volée qui reste malheureusement souvent incomprise. Un album qui vous paraîtra prétentieux et alambiqué aux premières écoutes, donnez lui sa chance et il vous guidera vers une mine d’inspiration musicale.