Quelle entame ! L’introduction de 20 secondes passée, Yngwie lâche la puissance et « Rising Force » déboule avec son rythme hyper speed, ses soli guitares / claviers, la voix très rock de Joe Lynn Turner, et surtout un son énorme... Après la surprise qui avait entouré la sortie de ses 2 premiers albums et la confirmation de son talent sur « Trilogy », Yngwie J. Malmsteen se devait de frapper très fort avec son quatrième opus, et c’est ce qu’il fait.
Premièrement, en recrutant Joe Lynn Turner qui, au-delà de son excellente voix, apporte au Suédois une forte crédibilité. En effet, son passage dans Rainbow au coté de Ritchie Blackmore (une des grandes références d’Yngwie), apporte une très forte aura au groupe. De plus, et sans pour autant dénigrer ses très bons prédécesseurs, Turner apporte plus de variété dans le chant, en sachant alterner les passages très agressifs et ceux plus axés sur l’émotion. Deuxièmement, en disposant, enfin, d’un son excellent, comme en témoignent « Rising Force » et « Crystal Ball ». Son qui met pour la première fois réellement en valeur les compositions présentes sur cet album.
Et justement, les compositions sont le troisième point fort de « Odyssey ». En effet, tous les titres chantés (il y a 3 instrumentaux) sont des hits en puissance. A commencer par les 4 premiers titres de l’album que sont « Rising Force », un classique lors des concerts, « Hold On », très Hard FM, « Heaven Tonight » aux claviers et aux chœurs très commerciaux, « Dreaming (Tell Me) », une superbe ballade qui met bien en valeur la voix de JL. Turner (à moins que ce soit lui qui mette la chanson en valeur…).
La qualité reste présente tout au long des 12 titres. Dans un style moins évident, mais tout aussi bon, on trouve les très rapides, « Riot In The Dungeon » et le bien nommé « Faster Than The Speed Of Light », où guitare et voix rivalisent d’agressivité. Même les instrumentaux, et surtout « Krakatau », sont d’un très bon niveau.
Les guitares sont excellentes, que ce soit au niveau des rythmiques, des mélodies ou bien des soli. Le chant est vraiment en phase avec la musique, et enfin le reste du groupe semble très soudé. Les frères Johannson, présents pour la dernière fois au sein du Rising Force ne semblent jamais avoir été aussi bons, les claviers, très présents, arrivant même parfois à faire jeu égal avec Yngwie. Oserions-nous croire qu’il faille trouver là une des raisons de leur éviction ?
Avec cet album, Malmsteen atteint probablement son apogée, tant au niveau commercial (l’album est classé 27ème dans les charts US), qu’artistique. Bien que son album suivant soit également excellent, le départ proche des frères Johannson et l’incapacité du Suédois à conserver le même chanteur plus de 2 albums consécutifs, va bientôt annoncer des périodes plus difficile pour le maestro. Au regard du caractère et de l’égo des 2 protagonistes, la lune de miel ne pouvait pas être bien plus longue. « Odyssey » est donc un excellent album, conçu par un excellent groupe et non pas un disque moyen réalisé par un artiste solo, comme ce sera bientôt le cas.