Chapeau bas l’artiste. Avec “Magnum Opus” Yngwie a réussi un exploit digne de le faire figurer dans le Guiness book ; l’album est sorti avec 3 pochettes différentes, toutes plus laides les unes que les autres. Sur les 3, on peut y voire Yngwie une guitare à la main. Quelle surprise ! Heureusement, le constat est plus positif au niveau musical. L’album, co-produit par Chris Tsangarides (Judas Priest, Y&T, Anvil, Thin Lizzy, Helloween, Depeche Mode, Loudness…) est doté d’un excellent son, comme Yngwie n’en a pas eu depuis bien longtemps.
Au niveau des compositions, la qualité est au rendez vous. Que ce soit la superbe ballade, « I’d Die Without You », sur les plus rapides « Fire In The Sky » et « Vengeance », sur l’étrange « Voodoo », ou bien sur les instrumentaux (le très réussi « Overture 1622 » et « Amberdawn », tout en émotion), Yngwie à fait du très bon travail. Certes, certains titres sont un peu plus passe partout (« No Love Lost », « Cross The Line », « Tomorrow’s Gone ») sans être mauvais pour autant. Pour ce qui est des musiciens, Yngwie a su conserver le très bon Mike Vescera et se doter d’une très bonne section rythmique, avec notamment l’excellent Shane Gaalaas à la batterie (futur MSG, Vinnie Moore, Hugues Turner Project).
Cependant, même si le résultat final est très bon, il manque ce petit plus qui transforme un très bon album en classique. « Magnum Opus » aurait mérité un peu plus de fraîcheur, de prise de risque, voire même de passion. De fait, il est possible de considérer ce 8ème opus de 2 manières : soit comme étant un nouveau très bon album d’un artiste utilisant toujours les mêmes ficelles, soit comme étant un album de référence dans lequel Yngwie a réussi à merveille à lier la forme (son, musiciens) et le fond (compositions) pour accoucher de l’une de ses pièces maîtresses. A vous de juger.