Venant de la Pologne, Ankh se révèle être un groupe extrêmement prometteur et c'est avec attention que je suivrai ses prochains opus. Pourquoi cela ? Parce que tout y est, tout simplement. J'entends par là qu'Ankh fait partie de ces groupes dont on peut détester la musique mais dont on ne peut pas dire qu'il n'y a aucune idée, aucun talent et aucune technique.
Commençons par parler de l'idée. L'introduction laisse présager le pire ou le meilleur : on s'attend à de l'électronique ridicule dans le plus pur style des sous-produits oubliés des années 80 ou à un nouveau groupe expérimental à l'affût des techniques nouvelles. Bonne pioche : c'est la deuxième option qui est choisie.
Durant tout l'album, l'électronique est utilisé à outrance, comme support à des mélodies parfois faciles mais terriblement mises en valeur qui vous feront souvent sourire par leur côté un peu enfantin sans jamais sombrer dans le ridicule.
Si vous êtes allergiques à l'électronique, cet album ne vous est pas conseillé mais jetez tout de même une oreille sur les pistes Love Supreme et On The Way. A qui pensez-vous immédiatement ?
King Crimson. L'expérience n'est pas celle de King Crimson, certes, mais laissons à Ankh le temps d'évoluer et de parfaire sa maîtrise et nous pourrions être agréablement surpris.Enfin, lorsqu'une technique sans faille est mise en valeur pour servir de si bonnes compositions, on ne peut qu'applaudir l'ensemble de la performance.
Ankh n'est pas une référence du rock progressif (en admettant qu'on puisse réellement appeler cela du rock progressif) mais il s'agit d'une expérience à suivre. Dans 20 ans, fiston sera peut-être tout content de le retrouver pour compléter sa collection intégrale de ce groupe à la discothèque alors aussi imposante que celle de King Crimson....